Allemagne: ce que l'on sait du possible "attentat" sur un marché de Noël à Magdebourg

Les autorités régionales suspectent "un attentat" après qu'une voiture a foncé sur la foule sur le marché de Noël de la ville de Magdebourg en Allemagne vendredi 20 décembre.

Les festivités basculent dans l'horreur. Un véhicule a foncé vendredi 20 décembre sur un marché de Noël dans la ville de Magdebourg, au nord de l'Allemagne, rapportent les médias allemands et la police locale. Au moins cinq personnes ont été tuées, plus de 200 blessées, dont une quarantaine grièvement.

• Une voiture fonce sur la foule, un possible "attentat"

Un véhicule a percuté ce vendredi soir la foule présente sur un marché de Noël à Magdebourg en Allemagne. La ville est située au nord du pays, à l'ouest de Berlin. Les autorités régionales suspectent "un attentat". La voiture a foncé dans la foule "sur au moins 400 mètres à travers le marché de Noël", a indiqué un porte-parole de la police de Magdebourg.

"En l'état actuel de l'enquête il n'est pas encore possible de catégoriser ce qui s'est passé sur le marché de Noël" vendredi soir, a indiqué la police locale.

L'attaque survient huit ans après un acte similaire commis sur un marché de Noël de Berlin, alors que l'Allemagne, en pleine campagne électorale, est en état d'alerte contre le risque d'attentats.

• Au moins cinq morts et plus de 200 blessés

Vers 19 heures, une voiture puissante s'est subitement engouffrée dans les allées du marché de Noël local en fauchant un à un les badauds sur son passage sur 400 mètres.

Selon Ronni Krug, adjoint au maire de Brandebourg, le bilan encore provisoire de ce carnage au lendemain du drame est de cinq morts, dont un enfant âgé de 9 ans, et de plus de 200 blessés.

Ce bilan risque malheureusement de s'alourdir dans les heures et jours qui viennent, une quarantaine de personnes étant très grièvement blessées.

• Le suspect, un médecin saoudien, interpellé

Le chauffeur de la voiture qui a foncé sur la foule de ce marché de Noël a été interpellé, selon la police. Le suspect arrêté est âgé de 50 ans et d'origine saoudienne.

Samedi, lors d'une conférence de presse, Tom-Oliver Langhans, le chef de la police de Magdebourg, a expliqué que les forces de l'ordre "partent du principe" que l'auteur présumé est "un loup solitaire" et qu'il "a agi seul".

Installé en Allemagne depuis 2006, ce médecin exerçant dans la commune de Bernburg, proche de Magdebourg, disposait du statut de réfugié. "Il semble qu'il éprouvait de son côté une certaine insatisfaction sur la façon dont les réfugiés saoudiens sont traités en Allemagne", a précisé le procureur local, Horst Walter Nopens, tout en précisant que les autorités n'ont "pas connaissance d'antécédents judiciaires du suspect".

L'homme n'était pas du tout connu pour des sympathies avec la mouvance jihadiste. Au contraire même, ses prises de position fréquentes sur les réseaux sociaux dressent le portrait d'un homme se sentant persécuté, ayant rompu avec l'islam et dénonçant au contraire les "dangers" d'une islamisation de l'Allemagne. L'auteur présumé est "islamophobe", a même déclaré la ministre de l'Intérieur allemande Nancy Faeser samedi.

• Olaf Scholz promet d'agir contre "ceux qui veulent semer la haine"

Vendredi soir, le chancelier allemand Olaf Scholz a adressé ses "pensées" aux victimes et à leurs familles, "nous sommes à leurs côtés et aux côtés" des habitants de Magdebourg.

"Les informations en provenance de Magdebourg laissent présager le pire", a ajouté le dirigeant allemand.

Olaf Scholz s'est rendu sur place samedi dans la matinée, avec sa ministre de l'Intérieur, et s'est notamment recueilli sur les lieux du drame. "Il est important en tant que pays de rester ensemble, que nous nous serrions les coudes et que nous nous parlions", a déclaré le chancelier depuis Magdebourg, assurant: "nous ne laisserons pas passer ceux qui veulent semer la haine".

Hugues Garnier avec AFP Journaliste BFMTV