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Etats-Unis: Urban Outfitters retire de la vente un sweatshirt "ensanglanté"

Le sweat, rapidement retiré du site, est à l'effigie d'une université qui a connu une répression sanglante en 1970.

Le sweat, rapidement retiré du site, est à l'effigie d'une université qui a connu une répression sanglante en 1970. - Capture d'écran Urban Outfitters

Outre les taches de sang, le vêtement portait le logo d'une université américaine qui a perdu quatre étudiants dans une fusillade en 1970.

La marque de vêtements Urban Outfitters a présenté lundi ses excuses pour avoir commercialisé, avant de le retirer de la vente, un sweatshirt à l'apparence taché de sang portant le logo de l'université Kent State, dans l'Ohio, théâtre de manifestations sanglantes.

Urban Outfitters "présente ses excuses sincères pour tout préjudice" causé par la vente du vêtement, coûtant 129 dollars, indique un communiqué de la marque, qui affirme "n'avoir jamais voulu faire allusion à ce qui s'est passé à Kent State en 1970". 

Répression sanglante en 1970

Le 4 mai de cette année-là, quatre étudiants avaient été tués et neuf blessés lorsque la Garde nationale de l'Etat avait fait feu contre des étudiants manifestant comme l'expansion au Cambodge de la guerre du Vietnam par le président d'alors Richard Nixon.

Le drame avait été immortalisé par "Ohio", la chanson du groupe Crosby, Stills, Nash and Young et une photo, prix Pulitzer, d'une manifestante en pleurs devant le corps d'un camarade. Le vêtement jouait sur les effets de décoloration, a plaidé la marque.

Habituée aux polémiques

L'université, forte de quelque 14.000 étudiants, a pour sa part estimé que l'article "allait au-delà du mauvais goût, banalisant des morts qui hantent toujours la communauté de Kent State".

Urban Outfitters, qui compte plus de 400 magasins en Amérique du Nord et en Europe, s'adresse à une clientèle jeune. La marque a déjà soulevé plusieurs polémiques, avec des vêtements suggérant que les Irlandais sont des ivrognes, portant le mot "dépression" ou des références selon des organisations juives, à la Shoah.

A. G. avec AFP