Etats-Unis: Facebook accusé de complicité avec le Hamas

- - Christophe Deloire, le secrétaire général de RSF - Image Flickr
Un milliard de dollars, soit 905 millions d'euros. C'est la somme que demandent à Facebook, dans le cadre d'un procès instruit aux Etats-Unis, les proches de quatre Israélo-Américains et d'un Américain qui ont perdu la vie dans des attentats à Tel Aviv, Jerusalem ou encore en Cisjordanie. Ils accusent le réseau social de complicité présumée avec le Hamas.
Violation de la loi anti-terroriste américaine
Ils reprochent notamment à l'entreprise de Mark Zuckerberg d'avoir "sciemment fourni un soutien matériel et des ressources au Hamas (...), facilité la capacité du groupe terroriste à communiquer, recruter des membres, préparer et lancer des attentats, et semer la peur chez ses ennemis." En permettant au groupe islamiste de l'utiliser, le réseau social violerait la loi antiterroriste américaine, qui interdit aux sociétés du pays de "fournir un soutien matériel à des groupes désignés comme terroristes".
Cette action au civil a été introduite par l'ONG Shurat Hadin au nom des membres de la famille de quatre Israélo-américains et d'un Américain tués depuis le début en octobre d'une vague de violences dans les Territoires palestiniens, à Jérusalem et en Israël. Elle a coûté la vie à 214 Palestiniens, 34 Israéliens, deux Américains, un Erythréen et un Soudanais, d'après un décompte de l'AFP.
Selon Nitsana Darshan-Leitner, directrice de Shurat Hadin, organisation qui milite pour les droits des familles de victimes d'attentats, des membres du Hamas ont soit perpétré soit revendiqué les attaques contre les cinq victimes. D'après elle, le but de cette plainte est de forcer Facebook à durcir ses règles contre l'"incitation" à la violence de Palestiniens en frappant le groupe américain au portefeuille.
Facebook croit toujours à la régulation par les utilisateurs
De son côté, Facebook n'a pas commenté l'ouverture de cette action en justice car le groupe a dit ne pas avoir encore été notifié de son contenu. Le groupe a toutefois rappelé dans un communiqué sa politique de signalement des contenus abusifs par les utilisateurs, précisant qu'il n'y avait "pas de place pour les contenus encourageant la violence, les menaces directes ou la haine" sur son réseau.
Le Hamas a pour sa part accusé Israël, par la voix de son porte-parole, d'utiliser Facebook comme un dispositif d'espionnage. En juin, les ministres israéliens de la Justice et de la Sécurité intérieure avaient annoncé qu'ils comptaient faire avancer une législation visant à rendre illégale la diffusion de "contenu inapproprié", comme "l'encouragement à des attaques terroristes (...)". Cette législation pourrait amener les géants d'internet comme Facebook et Google à rendre des comptes.