BFMTV
International

En Islande, des touristes taguent une colline et l'abîment pour au moins 70 ans

Le volcan islandais Bardabunga (photo dillustration)

Le volcan islandais Bardabunga (photo dillustration) - BFMTV

Ils ont écrit "Send nudes" dans la mousse d'une colline. Mais la plaisanterie de ces touristes n'est pas du goût des Islandais.

"Send nudes". Ces deux mots inscrits en anglais -qui signifient "envoie des photos dénudées", une expression qui a fait florès ces dernières années sur les réseaux sociaux- sont récemment apparus sur une colline islandaise, rapporte Iceland Monitor. Si ce tatouage, réalisé en arrachant de la mousse, peut prêter à sourire, la plaisanterie ne fait par rire les Islandais.

"Je crois que quelqu'un a essayé d'être drôle", s'est agacé dans The Independent Gunnar Birgisson, un guide de la région qui a découvert l'empreinte. "Mais ils ne réalisent pas qu'ils vandalisent la nature et incitent potentiellement d'autres à faire de même".

"Ils pensent que tout est permis en Islande"

Ce dernier accuse les touristes et se désole de leur attitude, alors que le pays s'attend à accueillir deux millions de visiteurs cette année. Car ce n'est pas la première "gravure" dont la colline est victime. En plus de tags en islandais, un "Life" -qui signifie "vie" en anglais- a également été apposé l'année dernière. "Ils pensent que tout est permis en Islande", regrette-t-il. Et dénonce une "mentalité de troupeau".

"Un gars est venu ici il y a des années et a écrit son nom. C'était un Islandais. En faisant cela, tout a commencé. (...) Ils disent toujours la même chose, qu'ils ne savaient pas que ce n'était pas permis alors qu'ils ont pourtant une grosse étiquette jaune sur le tableau de bord de leur voiture de location qui leur rappelle de ne pas le faire. Les gens doivent respecter la loi."

"Des scouts ont écrits leurs noms dans les années 50"

Pour Arni Tryggvason, un autre guide touristique interrogé par le quotidien britannique, l'explosion du tourisme sur l'île provoque de graves dégâts pour l'environnement. 

"Les gens écrivent dans la mousse, ne roulent pas sur les routes tracées, empilent des pierres ou écrivent avec et écrasent la végétation. Ces dommages ne sont pas causés de mauvaise intention, seulement par des gens qui ne savent pas combien la nature est vulnérable, particulièrement la végétation de ce pays où l'été ne dure que deux ou trois mois."

Selon lui, le graffiti sera visible pendant au moins soixante-dix ans. "Pas loin de Reykjavik, il y a une grande montagne recouverte de mousse. Sur ses pentes, des groupes de scouts ont écrit leurs noms dans les années 50. On peut toujours clairement les voir."

Céline Hussonnois-Alaya