Ukraine: Zelensky a demandé à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout

Des soldats ukrainiens dans une tranchée près du front à Bakhmout, le 2 mars 2023 - Dimitar DILKOFF / AFP
L'essentiel
- Un conseiller de la présidence ukrainienne a réfuté tout retrait des forces ukrainiennes de la ville de Bakhmout, devenue l'épicentre des combats dans l'est du pays. Lire l'article
- Kiev réclame une enquête après une vidéo montrant l'exécution présumée d'un prisonnier de guerre ukrainien. Lire la puce
Ce direct est terminé
Ce direct consacré à la guerre en Ukraine est terminé. Les combats autour de la ville de Bakhmout se poursuivent et obligent le président ukrainien Volodymyr Zelensky à demander aux troupes ukrainiennes de "trouver les forces" pour défendre la ville.
De son côté Moscou a envoyé son ministre de la Défense, Sergueï Choïgou, dans la zone de l'opération russe en Ukraine pour y inspecter les travaux de reconstruction dans le Donbass.
Merci de nous avoir suivi, nous nous retrouverons demain pour un nouveau direct consacré au suivi de la guerre en Ukraine.
Volodymyr Zelensky a demandé à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé à l'armée de "trouver les forces" pour défendre Bakhmout face aux forces russes.
Un "consensus" au sein de l'armée ukrainienne pour "continuer à défendre" Bakhmout, selon Kiev
Il existe un "consensus" au sein de l'armée ukrainienne pour "continuer à défendre" Bakhmout, épicentre des combats dans l'est, malgré le risque d'un encerclement par les troupes russes, a déclaré un conseiller de la présidence ukrainienne.
"Il y a un consensus parmi les militaires sur la nécessité de continuer à défendre la ville et à épuiser les forces ennemies, tout en construisant de nouvelles lignes de défense en parallèle au cas où la situation changerait", a indiqué Mykhaïlo Podoliak, réfutant tout retrait ukrainien de Bakhmout.
Kiev réclame une enquête après une vidéo montrant l'exécution présumée d'un prisonnier de guerre ukrainien
Le chef de la diplomatie ukrainienne a réclamé lundi une enquête de la Cour pénale internationale (CPI) après la diffusion d'une vidéo montrant, selon lui, un prisonnier de guerre ukrainien exécuté par des soldats russes.
"Horrible vidéo d'un prisonnier de guerre ukrainien désarmé exécuté par les forces russes pour avoir simplement dit 'Gloire à l'Ukraine'. Une autre preuve que cette guerre est génocidaire", a commenté Dmytro Kouleba sur Twitter.
"Il est impératif que (le procureur de la CPI) Karim Khan lance une enquête immédiate sur ce crime de guerre odieux", a-t-il ajouté: "Les auteurs de ces actes doivent être traduits en justice".
Les combats à Bakhmout "à leur plus haut niveau d'intensité" selon l'armée ukrainienne
Dans un message Telegram du ministère de la Défense ukrainien ce lundi, Oleksandr Syrskyi, le commandant des forces terrestres, a rapporté la visite rendue la veille aux défenseurs de Bakhmout. Selon lui, les combats pour Bakhmut ont atteint le plus haut niveau d'intensité.
"L'ennemi a envoyé des forces Wagner supplémentaires dans la bataille. Nos soldats défendent courageusement leurs positions au nord de Bakhmut, essayant d'empêcher l'encerclement de la ville", a noté Oleksandr Syrskyi, selon une traduction de notre journaliste Isabelle Gollentz.
"Notre résistance à ce point d'appui dure depuis plusieurs mois. Pendant tout ce temps, les tentatives de l'ennemi de s'emparer de la ville ont été mises en échec par la résilience de nos soldats", a-t-il poursuivi avant d'ajouter:
"Nos défenseurs ont infligé des pertes importantes à l'ennemi, détruit une grande quantité d'équipements, forcé les meilleures unités d'assaut de Wagner à combattre et réduit le potentiel offensif de l'ennemi."
Il faut noter qu'Oleksanr Syrskyi a participé dans la matinée à la réunion de l'état-major dévolue à l'examen de la situation du front à Bakhmout. C'est à l'issue de cette réunion que décision a été prise de continuer la défense de la ville-martyre.
La Russie affirme avoir déjoué un assassinat piloté par l'Ukraine
Les services de sécurité russes (FSB) ont affirmé lundi avoir déjoué une tentative d'assassinat visant un célèbre oligarque, préparée selon eux par un groupe nationaliste piloté par les services secrets ukrainiens qui aurait mis au point un engin explosif artisanal.
"Le Service fédéral russe de sécurité a déjoué un attentat organisé par les services spéciaux ukrainiens contre Konstantin Malofeïev, président du conseil d'administration du groupe Tsargrad", a déclaré le FSB dans un communiqué.
Le FSB a affirmé que ce projet d'assassinat présumé avait été préparé par Denis Kapoustine, présenté comme le fondateur d'un groupe de "saboteurs" qui a revendiqué sur les réseaux sociaux une incursion la semaine dernière dans une région russe frontalière de l'Ukraine. Selon le FSB, Denis Kapoustine, un militant d'extrême droite russe né en 1984, "réside sur le territoire ukrainien et agit sous contrôle du SBU", les services spéciaux ukrainiens.
Une enquête pour "attentat", "implication dans des activités terroristes" et "trafic d'explosifs" a été ouverte à son encontre par le FSB. L'AFP n'était pas en mesure de vérifier ces affirmations de manière indépendante. Konstantin Malofeïev, la cible présumée, est un milliardaire visé depuis 2014 par des sanctions européennes et américaines imposées à la Russie pour l'annexion de la péninsule ukrainienne de Crimée. Il est le fondateur du groupe Tsargrad, qui comprend notamment une chaîne de télévision nationaliste et conservatrice.
Les images de la ville de Marinka, détruite par les Russes
Ces derniers jours, les photos de la ville ravagée de Marinka, dans l'est du pays, se multiplient parmi les comptes ukrainiens sur les réseaux sociaux. Dans le tweet mentionné ci-dessous, une internaute ukrainienne commente:
"Le sang, le chagrin, les larmes... Qu'est-ce qui vous vient à l'esprit quand vous pensez au mot 'apocalypse'? La fin du monde, la fin de la vie, quelque chose d'effrayant? En Ukraine, on pense 'le monde russe'".
Dimanche matin déjà, Andyi Yermak, le directeur de cabinet de Volodymyr Zelensky, avait écrit sur Telegram:
"Marinka. Elle n'existe plus. Voilà à quoi ressemblent les conséquences des activités de la Russie terroriste. Elles ne sont pas très différentes de celles d'ISIS. Le 'monde russe'. Avant lui, Marinka vivait et prospérait. Quel prix les Russes devront-ils payer pour Marinka et les autres villes ukrainiennes? Pour les crimes et les meurtres?"
Avant de répondre: "Un tribunal. Un étau de sanctions. Une destruction militaire sur le champ de bataille. L'isolement. Un examen équitable de l'histoire russe, y compris la Seconde Guerre mondiale. Les réparations. La démilitarisation. L'effondrement du régime. Nous le ferons."
L'état-major ukrainien se prononce en faveur de la poursuite de la défense de Bakhmout
Tenir pied à pied face à l'assiégeant russe, ou se retirer de la ville-martyre? L'armée ukrainienne se pose depuis de nombreux jours de la ligne à tenir à Bakhmout, où elle connaît les pires difficultés. L'état-major a toutefois préconisé ce lundi de ne pas abandonner la ville aux envahisseurs russes, selon un communiqué de la présidence ukrainienne.
"Le Président a consulté le commandant en chef des forces armées ukrainiennes Valerii Zaluzhny et le commandant du groupe opérationnel et stratégique de Khortytsia Oleksandr Syrskyi sur les actions futures dans la direction de Bakhmut". Ils se sont prononcés en faveur de la poursuite de l'opération de défense et du renforcement de nos positions à Bakhmut", deéveloppe le texte.
Les deux officiers avaient auparavant dressé un exposé circonstancié de la situation sur le front lors de cette réunion régulière de l'état-major. "En outre, les parties ont discuté de la fourniture d'armes et d'équipements et de leur distribution aux directions opérationnelles", reprend le communiqué alors que les pénuries de munitions sont chroniques dans cette zone.
Adhésion à l'UE: Kiev dit avoir rempli les conditions pour l'ouverture de négociations
Le Premier ministre ukrainien Denys Chmygal a annoncé lundi la nomination d'un nouveau directeur à la tête du bureau national anti-corruption (NABU), affirmant que Kiev avait ainsi mis en oeuvre les sept réformes réclamées par l'Union européenne en vue de négociations d'adhésion.
"L'Ukraine a maintenant rempli les sept recommandations de l'UE (...) Cela démontre notre détermination à passer au début des négociations d'adhésion dès cette année", a déclaré Denys Chmygal dans un communiqué.
Le nouveau directeur du NABU est Semen Kryvonos, 40 ans, un juriste inconnu du grand public qui dirigeait jusqu'à présent une agence publique pour l'architecture et la planification urbaine. Une influent militant anti-corruption ukrainien Vitaly Chabounine a déclaré sur Facebook que Semen Kryvonos avait "zéro expérience" d'enquêtes contre la corruption et qu'il était lié à la présidence.
Bruxelles a accordé à Kiev le statut de candidat officiel à l'Union européenne en juin 2022, quatre mois après que le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. L'UE avait toutefois accompagné le maintien de ce statut à au franchissement de sept étapes, parmi lesquels le renforcement de l'Etat de droit, la poursuite des réformes judiciaires, la lutte contre la corruption ou encore la mise en oeuvre d'une "loi anti-oligarques".
La prochaine étape du long et difficile chemin vers l'intégration dans l'Union est l'ouverture de négociations d'adhésion, une décision qui doit être prise par les Etats membres à l'unanimité après proposition de la Commission. Les autorités ukrainiennes répètent vouloir entamer les négociations d'adhésion dès cette année, mais le processus risque de prendre des années.
Bachar al-Assad bientôt en visite à Moscou? Le Kremlin ménage le flou
Autre allié de la Russie: le dictateur syrien Bachar al-Assad. Tandis que les bruits d'une visite prochaine du dirigeant de Damas à Moscou circulent, le Kremlin a refusé de s'engager.
Interrogé ce lundi à ce propos par une agence russe, Dmitri Peskov n'a pas confirmé cette réception potentielle, notant seulement que "plusieurs visites officielles" étaient en préparation.
Poutine s'est entretenu au téléphone avec le président iranien
Le ministère russe des Affaires étrangères a annoncé ce lundi que Vladimir Poutine avait eu une conversation téléphonique avec le président iranien Ebrahim Raïssi.
"Les deux parties ont tiré un bilan positif du niveau et de la dynamique des relations russo-iraniennes", a poursuivi le ministère citant notamment: "la mise en œuvre de projets d'infrastructure communs."
La proximité de la Russie et de l'Iran est notoire: le second livrant même des drones à la première.
Le sort de Bakhmout toujours incertain selon les observateurs qui saluent l'efficacité de la résistance ukrainienne
L'Institute for the study of War (ISW) a publié un nouveau point sur la bataille de Bakhmout. Tandis que les deux belligérants s'y épouisent, et que les deux camps réclament des munitions pour tenir, ce groupe de réflexion qui suit pas à pas le conflit note l'incertitude continuant à planer autour des combats.
"Les forces ukrainiennes sont peut-être en train de se retirer de la partie est de Bakhmout tout en combattant et infligent toujours de grandes pertes aux Russes", a ainsi tweeté le think tank.
"Mais il est encore trop tôt pour se faire une idée des intentions ukrainiennes au sujet d'un repli total", admet le groupe de réflexion.
L'ISW relève une autre vertu à la résistance ukrainienne sur place: "La défense ukrainienne de Bakhmout reste judicieuse stratégiquement parlant dans la mesure où elle consume toujours les effectifs et les équipements russes et où les forces ukrainiennes ne subissent pas des pertes excessives".
Le destin de Bakhmout a une "valeur plus symbolique qu'opérationnelle" selon le secrétaire à la Défense américain
Tandis que le sort de Bakhmout, ville assiégée par les Russes et objet de furieux combats, le secrétaire américain à la défense, Lloyd Austin, a déclaré lors d'un déplacement en Jordanie que son importance relevait plus du symbole que de la stratégie.
"Je pense qu'elle a plus une valeur symbolique qu'une valeur stratégique et opérationnelle", a ainsi lancé le responsable américain, ajoutant qu'il ne pouvait pas prédire si ou quand Bakhmut serait prise par les forces russes. "La chute de Bakhmut ne signifiera pas nécessairement que les Russes ont changé le cours de ce combat", a-t-il insisté, poursuivant une déclaration relayée notamment par la presse anglo-saxonne.
L'Ukraine dit avoir abattu 13 drones explosifs dans la nuit
L'Ukraine a annoncé lundi avoir abattu 13 drones explosifs de fabrication iranienne sur 15 lancés par la Russie dans la nuit, la livraison de systèmes de défense aérienne occidentaux aidant Kiev à affronter plus efficacement cette menace depuis plusieurs semaines.
"Les envahisseurs russes ont attaqué l'Ukraine avec des Shahed-131/136 depuis le nord (la région russe de Briansk)", a indiqué l'armée de l'air ukrainienne. Au total, "15 lancements de drones ont été enregistrés et 13 Shahed ont été détruits", selon la même source.
Les autorités ukrainiennes n'ont pas fait état de dégâts humains ou matériels causés par les deux drones qui n'ont pas été abattus. Selon l'administration militaire de Kiev, des drones ont notamment été lancés sur la capitale ukrainienne mais tous ont été abattus et il n'y a eu ni victimes, ni dégâts.
Le patron de Wagner se plaint à nouveau d'un manque de munitions
Le patron du groupe paramilitaire russe Wagner, Evguéni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne dans l'est de l'Ukraine, s'est de nouveau plaint d'un manque de munitions, attribuant les retards de livraison à une possible "trahison".
"Des ordres ont été donnés pour la livraison le 23 février. Mais à ce jour, la plupart des munitions n'ont pas été envoyées", a déclaré Evguéni Prigojine dans un message publié dimanche soir sur les réseaux sociaux. Il a évoqué deux raisons possibles pour expliquer ce retard: "La bureaucratie ordinaire ou une trahison".
Les combattants de Wagner sont en première ligne dans la bataille pour Bakhmout, ville de l'est de l'Ukraine que la Russie cherche à conquérir depuis plusieurs mois et où les forces de Moscou et de Kiev ont subi de lourdes pertes.
Le mois dernier, Evguéni Prigojine avait multiplié les critiques virulentes à l'adresse du ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, et du chef d'état-major, Valéri Guerassimov, les accusant de commettre une "trahison" en refusant de fournir des munitions à Wagner. Quelques jours plus tard, Evguéni Prigojine avait annoncé que des munitions seraient finalement livrées.
Revenus pétro-gaziers record pour l'Etat norvégien sur fond de guerre en Ukraine
L'Etat norvégien a encaissé des revenus pétro-gaziers record l'an dernier, du fait notamment de la guerre en Ukraine qui a contribué à propulser le prix du gaz à des sommets historiques en Europe, selon des chiffres officiels publiés lundi.
D'après des estimations de l'Institut norvégien de statistique SSB, l'Etat a engrangé 1.457 milliards de couronnes (131 milliards d'euros) de revenus liés aux hydrocarbures, "de loin le chiffre le plus élevé jamais enregistré". A titre de comparaison, c'est près de trois fois plus qu'en 2021 (498 milliards de couronnes).
Du fait d'une nette réduction des livraisons russes et d'une augmentation de ses propres exportations, la Norvège est devenue en 2022 le plus gros fournisseur de gaz naturel de l'Europe, tirant au passage parti de l'envolée des cours qui ont atteint un record au cours de l'été. Ces recettes exceptionnelles ont parfois valu au pays scandinave d'être taxé de "profiteur de guerre", une étiquette qu'Oslo rejette.
Après 1 milliard d'euros l'an dernier, le gouvernement norvégien a décidé d'accorder 75 milliards de couronnes (6,8 milliards d'euros) d'aide civile et militaire à l'Ukraine sur les cinq années à venir (2023-2027), soit 15 milliards de couronnes par an.
L'Etat norvégien engrange des revenus pétro-gaziers via les taxes imposées aux compagnies pétrolières, ses participations directes dans les gisements pétroliers et gaziers et dans les infrastructures (pipelines, etc.) et les dividendes versés par le géant de l'énergie Equinor, dont il détient 67%.
Le ministre russe de la Défense inspecte les travaux de reconstruction dans le Donbass
Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, s'est rendu dans la zone de l'opération russe en Ukraine pour inspecter les travaux de reconstruction dans le Donbass, a indiqué ce lundi l'armée russe dans un communiqué.
Cette annonce intervient alors que l'armée russe a déjà fait état samedi d'une inspection menée par Sergueï Choïgou dans un "poste de commandement" sur le front dans l'est de l'Ukraine, au moment où fait rage la bataille pour la ville très disputée de Bakhmout.
"Dans le cadre d'un déplacement dans la zone de l'opération militaire spéciale", Sergueï Choïgou a mené des inspections sur les sites d'infrastructures déjà reconstruits ainsi que sur de nouveaux chantiers à Marioupol, selon le communiqué qui ne précise pas la date de cette visite.
A Marioupol, le ministre a notamment visité un centre médical, celui de secours et un nouveau quartier résidentiel comprenant douze immeubles, poursuit le communiqué, en ajoutant qu'il s'est également vu présenter un rapport sur la construction des écoles dans cette ville portuaire, qui avait subi un siège de plusieurs mois avant de tomber en mai dernier.
Des sirènes entendues dans tout le pays
Une source ukrainienne a affirmé sur Twitter que des sirènes alertant d'une menace de frappes aériennes russes avaient été enclenchées dans toutes les régions d'Ukraine ce matin.
"Des sirènes d'alarme au sujet de raids aériens entendues dans toutes les régions d'Ukraine. Restez à l'abri!" lance ainsi ce compte Twitter ukrainien Flash.
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