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Emmanuel Macron reproche à la Russie une "manœuvre de déstabilisation" du Caucase

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours au siège de la sous-préfecture de la Mayenne à Château-Gontier, dans le nord-ouest de la France, le 10 octobre 2022

Le président français Emmanuel Macron prononce un discours au siège de la sous-préfecture de la Mayenne à Château-Gontier, dans le nord-ouest de la France, le 10 octobre 2022 - Ludovic MARIN © 2019 AFP

En septembre, au moins 286 personnes ont été tuées dans des affrontements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan.

Le président français Emmanuel Macron a accusé mercredi la Russie d'avoir "joué le jeu" de l'Azerbaïdjan, avec une "complicité turque", face à l'Arménie et de poursuivre 'une "manoeuvre de déstabilisation" dans la région.

"La Russie s'est immiscée dans ce conflit, elle a manifestement joué le jeu de l'Azerbaïdjan avec une complicité turque et elle est revenue là pour affaiblir l'Arménie", a-t-il affirmé lors d'une interview sur la chaîne France 2.

Avant d'ajouter: "C'est une manoeuvre de déstabilisation de la Russie qui, dans le Caucase, cherche à créer le désordre pour tous nous affaiblir et nous diviser".

Deux guerres sur les 30 dernières années

L'Arménie, alliée de la Russie, et l'Azerbaïdjan, soutenu par la Turquie, se sont affrontés lors de deux guerres au cours des trois dernières décennies pour le contrôle du Nagorny Karabakh.

La guerre de 2020 a coûté la vie à plus de 6500 soldats et s'est arrêtée après un cessez-le-feu négocié par la Russie.

L'Arménie a cédé des territoires qu'elle contrôlait depuis des décennies et Moscou a déployé quelque 2000 soldats russes pour veiller sur cette fragile trêve.

"Ces soldats sont prétendument des garde-frontières", a souligné Emmanuel Macron. "La Russie a utilisé ce conflit qui datait de plusieurs décennies", a-t-il insisté.

286 morts en septembre

L'Union européenne va envoyer "ces jours-ci" une mission civile en Arménie, le long de la frontière avec l'Azerbaïdjan, pour tenter de rétablir la confiance entre les deux pays et contribuer à la délimitation des frontières contestées, a-t-il rappelé.

Le principe de cette mission a été accepté vendredi à Prague à l'issue de plusieurs heures de discussion entre le Premier ministre arménien Nikol Pachinian, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev, le président du Conseil européen Charles Michel et Emmanuel Macron.

En septembre, au moins 286 personnes ont été tuées dans des affrontements entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, les pires combats entre ces deux voisins du Caucase depuis leur guerre de 2020.

"L'Azerbaïdjan a lancé le long de la frontière plusieurs offensives", a insisté le président français, alors que les deux parties s'accusent mutuellement d'avoir déclenché les combats.

J.F. avec AFP