DSK, patron des monnaies

Dominique Strauss Kahn, fonctionnaire le mieux payé de Washington - -
Le déclencheur : la crise de 1929
Bretton Woods
La crise de 1929, Krach boursier sans précédent aux Etats-Unis a eu pour conséquence l’écroulement du système monétaire international : on a appelé cela, la Grande Récession. C’est le point de départ de la création d’une entité économique commune. En 1944, lors de la conférence de Bretton Woods, sous l’impulsion de l’américain Harry Dexter White, le FMI (Fond Monétaire International) est créé. Son but : gérer la stabilité du système monétaire mondial.
Contrôle et prêts
Le FMI a d’abord un rôle de régulateur. Il assure le bon fonctionnement des fluctuations de monnaies de ses pays membres. Lorsqu’un pays est confronté à une crise financière, le FMI peut lui octroyer des prêts, pour garantir sa solvabilité et empêcher une crise financière. Depuis 1976 et l’accord dit « de la Jamaïque », le FMI s’occupe principalement de soutenir les pays en difficulté.
La structure : 185 pays membres
24 administrateurs
Le siège est à Washington. Le FMI est composé de 185 pays membres. La gestion est confiée à un conseil d’administration composé du Directeur Général (DSK) et 24 administrateurs nationaux. Huit pays y ont un représentant permanent : les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, le Japon, la Chine, la Russie et l’Arabie saoudite. Les 16 autres sont élus par les pays membres.
Le principe des quotes-parts
Chaque état doit « définir » sa monnaie par rapport à l’or et/ou au dollar américain. Chaque pays doit aussi verser au FMI une somme que l’on appelle les quotes-parts. Une somme proportionnelle à leur PNB (Produit National Brut), leur commerce extérieur et leur puissance économique. Un quart de cette somme doit être versée en or, le reste en monnaie nationale. Si un pays est en crise qui menace l’équilibre monétaire du pays, il peut faire appel au FMI. Il peut bénéficier dans l’urgence de 25% de la valeur de ses quotes-parts afin de soutenir sa monnaie. Ensuite, avec l’accord préalable du FMI, un pays peut récupérer jusqu’à 125% de sa mise de départ, en cas de situation économique dramatique.
Les 10 principaux quotes-parts du FMI : Etats-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume Unis, Italie, Arabie Saoudite, Canada, Chine, Russie
Les 10 principaux emprunteurs depuis 1947 : Mexique, Corée, Russie, Brésil, Argentine, Royaume Unis, Inde, Indonésie, Philippine, Thaïlande.
Qui vote ?
Les décisions prisent par le FMI sont soumises au vote. Le poids des voix dépend de l’importance des quotes-parts. Les Etats-Unis détiennent depuis la création 17% des voix et l’Union Européenne près de 32%. Les Etats-Unis sont les seuls à disposer d’un droit de veto.
Ils sont les seuls à ne pas avoir besoin de se soucier, a priori, du cours de leur monnaie vu qu’elle fait office d’étalon. Ainsi les États-Unis peuvent connaître d’importants déficits sans être soumis aux remarques du FMI.
La mission : Prêts et conseils
Le FMI prête donc de l’argent aux pays qui en ont besoin le temps que les agents économiques (ménages, entreprises, collectivité locales…) reprennent confiance. Mais, il pose aussi des conditions : la mise en place de certaines réformes économiques et l’application d’une marche à suivre. Le FMI donne également son accord sur les fluctuations des monnaies (dévaluation, réévaluation).
L’alter ego : la Banque Mondiale
Le FMI est complémentaire d’une autre institution économico-financière : la Banque Mondiale. Ces deux institutions ont d’ailleurs été créées lors de la Conférence de Bretton Woods. Son siège est aussi à Washington. La structure de la Banque Mondiale est différente car elle regroupe en fait cinq organisations internationales. La plus importante est la BIRD (Banque Internationale pour la reconstruction et le développement).
La Banque Mondiale avait à sa création versé 250 millions de dollars à la France pour qu’elle se reconstruise au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale. Aujourd’hui, le rôle de la Banque Mondiale est d’aider les pays en développement à s’émanciper par le biais de l’éducation, de l’agriculture ou de l’industrie. Nombres des décisions importantes du FMI sont prises en concertation lors des comités de développement avec la Banque Mondiale.
L’écueil : les altermondialistes
Malgré un rôle protecteur, le FMI est très critiqué dans certains pays et par certains organismes. Ceux-ci jugent que l’institution financière est au service de la mondialisation américano-européenne. Ils considèrent également que la part des votes est trop déséquilibrée.
Les principaux détracteurs du FMI sont les altermondialistes et certains pays d’Amérique du Sud comme le Venezuela. Hugo Chavez a jugé « qu’il valait mieux sortir avant qu'on nous pillé ». Le Venezuela s’est acquitté de sa dette en 2006 et a décidé le 1er Mai 2007 de ne plus faire parti du FMI.
Le directeur général : un fonctionnaire très bien payé
L’ancien prétendant à la candidature socialiste, Dominique Strauss-Kahn s’est bien recyclé et succède donc à l’espagnol Rodrigo Rato. Nommé pour 5 ans, le Directeur Général du FMI est le fonctionnaire le mieux payé de Washington. Sa rémunération avoisine les 495 000 dollars par an. Excellent économiste, maitrisant l’anglais, il a été adoubé par le président de la République en personne. Mais si DSK a été nommé, c’est parce que les américains l’ont bien voulu. Il est en effet de coutume que la présidence du FMI revienne à un européen et que celle de la Banque Mondiale revienne à un américain. C’est le fameux gentlemen's agreement qui ne plait pas non plus aux pays en développement. Les grands chantiers annoncés par DSK sont : une réforme des quotes-parts, un rapprochement avec les pays d’Amérique Latine, une réduction des dépenses du FMI et l’abandon d’une partie des profits russes et européens en faveur des pays émergents.