Discours d'adieu: Barack Obama cible implicement Donald Trump

"Ce ne sera pas un discours anti-Trump", avait assuré Cody Keenan, la plume de Barack Obama cité par Le Monde, avant le discours du président sortant dans sa ville de Chicago mardi soir. Et en effet, Barack Obama a explicitement fait dans le consensuel: "J'ai assuré Donald Trump que mon administration fera tout pour assurer une transition sans accrocs. Comme George W. Bush l’a fait pour moi".
Implicitement, en revanche, c’est une autre paire de manche. Le chef de l’Etat, dont le bail à la Maison Blanche arrive à échéance le 20 janvier, a multiplié les mises en garde et les sous-entendus à l’égard du profil de son successeur. Demandant à chacun de se faire "le gardien jaloux de la démocratie", il a ainsi déclaré:
"Notre démocratie est menacée chaque fois que nous la prenons pour acquise. Chacun d'entre nous, indépendamment de son parti, devrait se lancer dans la tâche de reconstruire nos institutions démocratiques."
Barack Obama dénonce les opinions climatosceptiques de l'entourage de Donald Trump
Barack Obama a aussi, prudemment, livré son analyse du contexte américain actuel faisant allusion la récente élection. Sans citer directement Donald Trump, il a lancé: "Pour beaucoup d'entre nous, il est plus facile de se replier sur soi, de ne parler qu'avec des personnes qui ne mettent pas en cause nos présupposés."
Le Démocrate a également ouvert le chapitre environnemental. Une manière de dénoncer les propos d’une partie de l’entourage du président élu, taxée de climatoscepticisme: "Nier la réalité du changement climatique revient non seulement à trahir les générations futures, mais aussi à trahir l'essence de l'esprit d'innovation et de résolution pratique des problèmes qui ont guidé nos fondateurs".
Enfin, Barack Obama a eu une dernière sortie à double-entente dont l’objet réel n’a, là encore, trompé personne: "Quand vous faites deux pas en avant, parfois il faut en faire un en arrière." Même s’il est empêtré dans une nouvelle polémique portant sur ses liens troubles présumés avec la Russie, Donald Trump appréciera.