Crash au Sinaï: les pistes pour expliquer la dislocation en vol

Le vol 9268 de Metrojet s'est disloqué dans le ciel, à haute altitude. C'est ce que les enquêteurs égyptiens du Comité intergouvernemental d'aviation ont déclaré dimanche soir, au lendemain du crash qui a fait 224 morts. L'hypothèse d'une dislocation en vol était déjà considérée comme la plus plausible par les experts au vu de la dispersion des débris.
Toutefois, malgré une revendication de l'organisation Etat islamique, qui a annoncé avoir détruit l'avion en représailles aux bombardements russes, les autorités égyptiennes ne veulent pas encore trancher entre accident ou attentat. Voici les principales hypothèses susceptibles d'expliquer ce crash:
La bombe à l'intérieur de l'avion
"L'action la plus simple est celle d'un employé au sol qui place une bombe à retardement dans l'avion juste avant le décollage. Cette région, le Sinaï, est quasiment acquise à l'Etat islamique, donc il est possible que des employés de l'aéroport soient des sympathisants du groupe terroriste", explique Mathieu Guidère, spécialiste du monde arabe, à BFMTV.
Une piste également favorisée par Michel Polacco, spécialiste aéronautique de France Info. Selon lui, une telle dislocation ne peut provenir que d'une explosion. "Elle peut être due à des causes techniques, mais c'est très peu probable, cela s'est rarement produit. Cela nous amène donc à la piste terroriste, la piste d'une bombe qui peut avoir ce genre d'effets."
L'action suicidaire d'un passager
"On peut parfaitement imaginer également que l'une des personnes à bord de l'avion ait tenté une action suicidaire. Pas forcément par une bombe, mais en déstabilisant les pilotes, en tentant d'ouvrir une porte ou en faisant exploser quelque chose à bord de l'avion", poursuit Mathieu Guidère.
Les Russes sont parmi les étrangers les plus nombreux au sein de l'Etat islamique, selon David Thomson, journaliste spécialisé sur les questions de jihadisme. Toutefois, le groupe terroriste n'est pas le seul suspect: des ressortissants russes des pays du Caucase pourraient également avoir préparé une attaque pour protester contre l'intervention de la Russie en Syrie.
L'accident
L'appareil en question avait subi un contrôle technique complet en 2014, d'après la compagnie Metrojet. Et selon un responsable de l'autorité de contrôle de l'espace aérien en Egypte, le capitaine s'est plaint d'une défaillance technique des équipements de communication. Or, pour les enquêteurs russes et égyptiens, la piste terroriste n'est pas plausible. La thèse de l'accident est donc privilégiée par les autorités pour le moment.
Toutefois, jusqu'à présent, l'Etat islamique n'a jamais diffusé de fausse revendication, a également indiqué David Thomson sur son compte Twitter. Il en va notamment de sa crédibilité, auprès des autres organisations terroristes comme auprès de ses combattants. Un élément qui accrédite fortement la thèse d'un acte terroriste de l'EI.