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Cop21: face au clivage historique Nord-Sud

Laurent Fabius, président de la Cop21

Laurent Fabius, président de la Cop21 - Dominique Faget - AFP

Les pays responsables du réchauffement et les pays qui en sont victimes doivent tomber d'accord ce jeudi. Un exercice délicat qui doit être réalisé en urgence car la Cop21 se termine ce vendredi.

Les ministres des 195 nations réunis au Bourget vont devoir se creuser la tête d'urgence pour sceller un accord mondial pour lutter contre le réchauffement climatique vendredi comme prévu. Or la résurgence de tensions entre pays du Nord et du Sud rend cet objectif difficile à atteindre.

Des pays en développement ont réaffirmé mercredi soir avec force leur volonté de ne pas être mis sur le même pied que ceux du Nord, à la fois responsables historiques du réchauffement et disposant de plus de moyens pour y faire face.

Le ministre indien de l'Environnement Prakash Javadekar et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius lors d'une conférence de presse le 20 novembre 2015 à New Delhi
Le ministre indien de l'Environnement Prakash Javadekar et le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius lors d'une conférence de presse le 20 novembre 2015 à New Delhi © PRAKASH SINGH, AFP/Archives

"Un accord durable ne peut pas être élaboré en diluant les responsabilités historiques et en mettant les pollueurs et les victimes sur le même plan", a lancé Prakash Javadekar, le ministre de l'Environnement de l'Inde, un pays clé des négociations.

La résistance des pays en développement

Le Malaisien Gurdial Singh Nijar, s'exprimant au nom d'une vingtaine de pays en développement, a estimé que le texte remettait en cause le principe de "la responsabilité commune mais différenciée" de la Convention climat de l'ONU de 1992, qui prévoit que l'action climatique incombe en priorité aux pays développés.

"Si vous essayez de façon directe, indirecte ou par un autre biais" d'abandonner "ce point fondamental (...), nous n'aurons pas d'autre choix que de résister", a-t-il averti.

Si l'organisation des débats par la France a été unanimement saluée jusqu'ici, les discussions n'en sont pas moins laborieuses sur les sujets plus politiques que sont l'aide aux pays du Sud et les efforts pour réduire les émissions mondiales des gaz à effet de serre, responsables du réchauffement.

Le Secrétaire d'Etat John Kerry  lors d'une conférence de presse le 9 décembre 2015 au Bourget
Le Secrétaire d'Etat John Kerry lors d'une conférence de presse le 9 décembre 2015 au Bourget © STEPHANE MAHE, POOL/AFP

Des points chauds à régler en urgence

L'accord de Paris doit limiter la hausse du thermomètre mondial à 2°C ou moins afin d'éviter les conséquences les plus dramatiques du dérèglement climatique déjà constatées: aggravation des inondations, des sécheresses et de la fonte des glaciers, mettant en péril, dans de nombreuses régions, la production agricole et les ressources marines.

"Nous ne signerons pas un accord qui signifie une extinction inévitable de notre peuple", a lancé en séance plénière Denis Lowe, le ministre de l'Environnement de la Barbade.

Laurent Fabius, le ministre français des Affaires étrangères et président de la COP21, a invité les chefs de délégations "à mettre à profit cette nuit pour avancer sur les points politiques". Dans la nuit de mercredi à jeudi, les ministres devaient "se concentrer avant tout sur la différenciation, l'ambition de l'accord et les financements", selon Laurent Fabius, ciblant les points durs des tractations.
la rédaction avec AFP