Contestation en Irak: près de 100 morts et 4000 blessés depuis mardi

Des manifestants à Bagdad, le 4 octobre 2019. - AHMAD AL-RUBAYE / AFP
La capitale irakienne s'est réveillée samedi sans couvre-feu mais toujours sous forte tension, après quatre jours de manifestations marquées par des violences qui ont fait près de 100 morts en Irak, selon un dernier bilan samedi de la commission gouvernementale des droits de l'Homme irakienne.
La plupart des manifestants tués l'ont été par balles, selon des sources médicales, qui avaient indiqué la veille que six policiers avaient été tués lors des manifestations antigouvernementales organisées à Bagdad et dans plusieurs régions du sud du pays à majorité chiite.
Appel à la démission du gouvernement
Ce samedi, un influent leader a appelé à la démission du gouvernement. Ce coup de théâtre du leader chiite Moqtada Sadr pourrait changer la donne: soit il galvanisera les manifestants qui réclament la chute du pouvoir mais s'opposent à la récupération politique de leur mouvement, soit il poussera des débats au Parlement sur une chute du gouvernement.
La session du Parlement prévue initialement à 13 heures locales (10 heures GMT) a été retardée faute de quorum pour le moment, après la décision des 54 députés de la coalition de Moqtada Sadr, premier bloc à l'assemblée, de la boycotter.
Lutte contre la corruption
Né d'appels sur les réseaux sociaux, le mouvement de contestation proteste contre la corruption, le chômage et la déliquescence des services publics dans un pays sorti il y a moins de deux ans de près de quatre décennies de conflits et en pénurie chronique d'électricité et d'eau potable.
Après la levée du couvre-feu à Bagdad avant l'aube, des magasins ont rouvert dans différents quartiers de la capitale où généralement les manifestations et les violences éclatent dans l'après-midi pour durer jusque tard la nuit.
Dans le centre de Bagdad, cité tentaculaire de neuf millions d'habitants, les rues menant à la place Tahrir d'où est partie la contestation étaient toutefois toujours bouclées par un important déploiement des forces de l'ordre et de véhicules blindés.