"Avant-hier, j'ai enterré ma fille de 12 ans et ma mère de 80 ans", témoigne une franco-israélienne

Deux semaines après leur enlèvement lors de l'attaque menée par le Hamas en Israël, la fille et la mère de Galit Dan-Jaoui, franco-israélienne, n'ont pas survécu. "Avant-hier, j'ai enterré ma fille de 12 ans et ma mère de 80 ans (...), j'étais sûre qu'elles étaient otages", a-t-elle raconté, meurtrie, ce dimanche 22 octobre sur BFMTV.
Ce samedi 7 octobre, sa fille se trouvait chez sa grand-mère quand le Hamas est arrivé. "Le kibboutz de Nir Oz (village dans lequel résidait la grand-mère, NDLR) a été attaqué d'une manière incroyablement violente [...]. Plus de 60 personnes ont été prises en otage", avait raconté Galit sur notre antenne le 11 octobre. La fillette a été "kidnappée violemment dans sa chambre forte", avait-elle précisé.
"C'est Daesh qui est rentré dans la maison"
À ce moment-là, Galit, elle, se trouve dans le kibboutz de Kissoufim, à 15 kilomètres de Gaza. En sortant de son abri, elle réalise que les derniers messages envoyés par sa mère et sa fille remontent à plusieurs heures. Sa mère lui écrit que des terroristes se trouvent "dans sa chambre, dans sa maison et qu'ils cassent tout". "Des mitraillettes", des "tanks", des "soldats" autour d'elle, des "bombes partout", elle écoute aussi un message vocal de sa fille disant "maman, j'ai peur, il y a du bruit".
Ce sont les dernières nouvelles que Galit a reçues de sa fille et de sa mère. "Elles ont été emmenées quelque part à Gaza, et tuées à un certain moment, assassinées", déplore-t-elle. Trois personnes de sa famille - son neveu, sa nièce et leur père -, eux, sont toujours retenues en otage.
"Ces gens-là (le Hamas NDLR), ce sont des assassins. Je ne sais pas dans quelles conditions ils détiennent les enfants et les gens. C'est Daesh qui est rentré dans la maison, c'était brutal, inhumain. Le monde ne doit pas oublier. Si c'est arriver chez nous, ça peut arriver chez vous. Il faut que vous compreniez, il faut libérer les otages et arrêter le Hamas d'une manière ou d'une autre", explique Galit.
Mais Galit ne veut pas perdre espoir sur le sort de sa famille et des 210 otages recensés par l'armée israélienne: "Je suis pleine d'espoir que les enfants qui sont là-bas, leurs mères et les vieux sont encore vivants".
"Vous, les Français, vous devez aider"
Si Galit a accueilli avec soulagement la nouvelle de la libération des deux otages américaines, vendredi 20 octobre, la franco-israélienne appelle à continuer les recherches coûte que coûte: "Il ne faut absolument pas arrêter. Il ne faut rien faire avant de libérer les otages", selon elle, faisant référence à l'intensification des frappes menées par Israël sur la bande de Gaza.
Au micro de BFMTV, elle implore la France d'agir: "Vous, les Français, vous devez aider". Pour récupérer les otages français, évidemment, "mais pas seulement, tous les gens qui sont là-bas", ajoute-t-elle. "Vous, vous avez des liens que nous, les Israéliens, on n'a pas. Il faut épuiser tous les liens politiques et diplomatiques que vous avez, tout faire pour les faire sortir de là-bas", réclame Galit.