Propagande terroriste: le gouvernement menace Elon Musk d'interdire Twitter

Après la lettre de Thierry Breton, les menaces de Jean-Noël Barrot. Elon Musk est sous le feu des critiques après la propagation de contenus illégaux. Interrogé sur la prolifération de vidéos et messages haineux sur les différentes plateformes, dont Twitter (rebaptisé X), le ministre délégué chargé du Numérique a adressé un message au propriétaire du réseau social, ce mardi 10 octobre depuis l'Assemblée nationale.
Jean-Noël Barrot a rappelé les obligations imposées en Europe par le Digital Service Act (DSA). Mis en œuvre fin août, le texte prévoit des amendes et même une interdiction à l'encontre des plateformes ne régulant pas les publications qu'elles accueillent.
"Je veux lui dire que c'est le peuple européen souverain qui a décidé d'adopter ce règlement sur les services numériques, qui a prévu des amendes extrêmement lourdes, qui a prévu que le bannissement du territoire de l'Union européenne était possible", a indiqué le ministre délégué.
"Et cela s'appliquera même à une plateforme comme X, anciennement Twitter, si elle ne respecte pas nos règles", a-t-il poursuivi.
Près de 2000 signalement à Pharos en deux jours
Plus tôt dans la journée, le gouvernement avait saisi la Commission européenne et le commissaire Thierry Breton "pour qu'il puisse adresser des avertissements dès aujourd'hui" à Twitter. Ces avertissements avaient pris la forme d'une lettre.
Aussi, Jean-Noël Barrot a tenu "à saluer l'action des agents de Pharos, qui se sont vu adresser des centaines, voire des milliers, des contenus à caractères terroristes". Cette plateforme recueille les signalements de contenus illicites en ligne et les signale elle-même aux plateformes concernées. Ce signalement impose une suppression du contenu visé sous 24 heures.
"Hier, ce sont 700 signalements pour des contenus d'extrême violence ou de provocation ou d'apologie du terrorisme qui ont été signalé à Pharos. Aujourd'hui, ce sont 1247 signalements qui ont été adressés à la plateforme", a indiqué le ministre ce mardi 10 octobre.
Enfin, Jean-Noël Barrot a rappelé le rôle important des citoyens dans le signalement des défaillances de modération des plateformes. Car "la responsabilité des plateformes, comme Twitter, Facebook, Instagram ou Tiktok, ne peut être engagée que si elles ont connaissance des contenus illicites qui transitent" par leur biais.