BFMTV
International

Avancée russe dans le Donbass, appel avec Poutine: le point au 94e jour de la guerre en Ukraine

Une vue satellite de la ville de Lyman, le 25 mai 2022

Une vue satellite de la ville de Lyman, le 25 mai 2022 - Satellite image ©2022 Maxar Technologies / AFP

L'armée de Moscou grignotte du terrain dans le Donbass tandis que, pour la première fois depuis plusieurs semaines, un nouvel entretien entre Emmanuel Macron, Olaf Scholz et Vladimir Poutine s'est tenu.

Alors que les combats se poursuivent dans l'est de l'Ukraine et que la Russie annonce plusieurs avancées significatives en ce 94e jour de conflit, de nouvelles négociations diplomatiques ont eu lieu entre Emmanuel Macron, le chancelier allemand Olaf Scholz et le président russe Vladimir Poutine.

• Les combats s'intensifient dans le Donbass

Symbole des violents combats qui frappent actuellement le Donbass, la ville de Severodonetsk où les bombardements sont incessants depuis plusieurs jours. "L'armée détruit tout simplement la ville", a assuré sur son compte Telegram le gouverneur de la région de Lougansk Serguiï Gaïdaï. Selon ce dernier, l'armée russe est entrée dans les faubourgs de la ville où ils ont subi "de lourdes pertes", tandis que les forces ukrainiennes tentaient de déloger les Russes d'un hôtel.

Selon ce même gouverneur, "Severodonetsk n'est pas coupée" par les forces russes et séparatistes et un accès à l'aide humanitaire reste toujours possible. Malgré la situation de moins en moins favorable à Kiev dans la région, le ministre de la Défense ukrainien, Oleksiy Reznikov, a assuré que la Russie avait "subi des pertes et s'est replié sur des positions précédemment occupées" dans les "zones des districts de Severodonetsk, Oskolonivka, Toshkivka".

De son côté, lors de sa prise de parole quotidienne, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé Moscou de "génocide" dans le Donbass. Il s'est également engagé à "tout faire" pour défendre la région.

"Nous protégeons notre terre est faisons tout pour renforcer" la défense de cette région, a-t-il assuré, reconnaissant une situation "très très difficile."

• La Russie confirme la prise de Lyman

L'armée russe a confirmé la conquête de la localité clé de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, un carrefour important permettant l'ouverture de la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk.

"A l'issue des actions communes des unités de la milice de la République populaire de Donetsk et des forces armées russes, la ville de Lyman a été entièrement libérée des nationalistes ukrainiens", a déclaré dans un communiqué le ministère russe de la Défense. Il a ainsi confirmé une annonce faite la veille par les séparatistes prorusses de cette "république" autoproclamée de l'est ukrainien.

Stratégiquement, Lyman est un important noeud ferroviaire situé au nord-est de la ville symbole de Sloviansk, reprise aux séparatistes prorusses par Kiev en 2014, et de Kramatorsk, la capitale de la partie de la région de Donetsk sous contrôle ukrainien. Cette prise pourrait également permettre une tentative d'encerclement de Severodonetsk et Lyssytchansk, deux autres importantes villes ukrainiennes situées plus à l'est.

• Appel téléphonique entre Poutine, Macron et Scholz

Nouvelle tentative de négociation diplomatique. Cet après-midi, Vladimir Poutine s'est entretenu samedi au téléphone avec son homologue français Emmanuel Macron et le chancelier allemand Olaf Scholz durant 80 minutes. Entre le président de la République et son homologue russe, c'était la première fois qu'ils échangeaient depuis fin mars.

Dans un premier temps, Macron et Scholz ont demandé à leur homologue russe des "négociations directes sérieuses" avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky et "ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes", indique un communiqué de la chancellerie allemande."

Les deux dirigeants occidentaux ont "pris note positivement de l'engagement du président russe de traiter les combattants capturés conformément au droit international humanitaire, en particulier aux conventions de Genève, et de garantir un accès sans entrave au Comité international de la Croix-Rouge". Ils ont également demandé la libération de 2500 combattants d'Azovstal.

En ce qui concerne la crise alimentaire qui couve, un communiqué du Kremlin publié après l'appel souligne que "la Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire". L'Ukraine, gros exportateur de céréales, notamment de maïs et de blé, voit sa production bloquée du fait des combats et du blocus effectué par Moscou sur le port d'Odessa.

Finalement, le dirigeant russe a dénoncé ce samedi le "caractère dangereux" des livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, et mis en garde contre une "déstabilisation" ultérieure.

• La Russie annonce un nouveau tir d'essai de missile hypersonique

Une démonstration de force à des milliers de kilomètres du conflit. L'armée russe a annoncé avoir effectué avec succès un nouveau tir d'essai du missile de croisière hypersonique Zircon depuis sa frégate Amiral Gorchkov, en mer de Barents, vers une cible dans les eaux de la mer Blanche dans l'Arctique.

Le premier tir officiel d'un Zircon remonte à octobre 2020. D'autres essais ont eu lieu depuis, notamment à partir de la frégate Amiral Gorchkov et depuis un sous-marin immergé.

La Russie, qui a lancé le 24 février une offensive en Ukraine, a annoncé en mars y avoir utilisé des missiles hypersoniques - "Kinjal", un recours en combat qui a semblé être une première, Moscou n'ayant jusque - là jamais fait état de l'emploi de ce type d'armes, sauf pour des essais.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV