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Assange condamné à près d'un an de prison pour violation de sa liberté provisoire

Le fondateur de Wikileaks Julian Assange le 1er mai 2019, depuis le van de la prison qui l'amène au tribunal à Londres.

Le fondateur de Wikileaks Julian Assange le 1er mai 2019, depuis le van de la prison qui l'amène au tribunal à Londres. - Daniel Leal-Olivas - AFP

Julian Assange a expliqué au tribunal "regretter" la tournure qu'ont pris les événements: "J'ai fait ce que je pensais être le mieux à l'époque, et peut-être l'unique chose à faire".

Julian Assange, le fondateur de WikiLeaks, a été condamné mercredi à 50 semaines de prison pour violation de ses conditions de liberté provisoire par le tribunal londonien de Southwark. En 2012, l'Australien de 47 ans, qui faisait l'objet de poursuites pour viol - depuis classées - s'était réfugié dans l'ambassade d'Équateur à Londres pour éviter de se présenter à la justice britannique et d'être extradé vers la Suède.

Il a toujours affirmé s'être soustrait à la justice britannique de peur non pas d'être extradé vers la Suède mais de finir aux États-Unis, qui l'accusent de "piratage informatique". En 2010, il avait publié plus de 700.000 documents sur les activités militaires et diplomatiques américaines.

"J'ai fait ce que je pensais être le mieux à l'époque"

Mercredi, son avocat Mark Summers a d'ailleurs déclaré devant le tribunal que Julian Assange avait agi par "peur" d'être extradé vers les États-Unis, réclamant des circonstances atténuantes pour son client à la situation "différente et inhabituelle".

"Je m'excuse sans réserve auprès de ceux qui estiment que je leur ai manqué de respect", a déclaré Julian Assange dans une lettre lue au tribunal par l'avocat avant le verdict, expliquant "regretter" la tournure qu'ont pris les événements. "J'ai fait ce que je pensais être le mieux à l'époque, et peut-être l'unique chose à faire".

Mais pour la juge Deborah Taylor, en se "cachant délibérément dans l'ambassade" d'Équateur, Julian Assange a "exploité (sa) position privilégiée pour faire fi de la loi". La demande d'extradition américaine doit être examinée jeudi par le tribunal de Westminster.

L'Équateur lui retire sa protection

Après sept ans passés entre les quatre murs de l'ambassade équatorienne, Assange en a été délogé par la police britannique le 11 avril, avec l'autorisation de Quito. Apparaissant vieilli et affaibli, avec une longue barbe hirsute et blanche, il avait comparu dans la foulée devant le tribunal de Westminster qui l'avait déclaré coupable de violation de sa liberté provisoire et requis la peine maximale dans ce dossier, soit un an de prison, avant de le placer en détention dans la prison de Belmarsh, dans le sud-est de Londres.

Le président équatorien avait justifié sa décision de lui retirer sa protection diplomatique en affirmant qu'Assange aurait tenté de créer un "centre d'espionnage" dans l'ambassade.

Salomé Vincendon avec AFP