Une roquette marquée des mots "pour nos enfants" en russe retrouvée à proximité de la gare de Kramatorsk

L'attaque de la gare de Kramatorsk a fait au moins 35 morts et une centaine de blessés, selon un bilan provisoire. Le lieu aurait été délibérément choisi par les forces russes, alors que de nombreux civils tentaient de fuir la région.

Une roquette marquée des mots "pour nos enfants" en russe a été retrouvée ce vendredi à proximité de la gare de Kramatorsk où au moins 35 personnes ont été tuées et une centaine blessées par des tirs de forces russes ce vendredi matin dans la région du Donbass, selon un bilan provisoire.

"C'est quelque chose de délibéré, il faut imaginer un grand blindé qui lance cette roquette", explique Patrick Sauce, éditorialiste politique international pour BFMTV.

Le message peint en russe semble indiquer que la frappe constitue une réponse aux forces ukrainiennes. Peu après ce bombardement, un élu russe s'est d'ailleurs réjoui sur Telegram que l'armée russe ait pu tirer sur des "militants nationalistes ukrainiens", avant de supprimer sa publication.

Une agence d'État russe a ensuite évoqué une attaque visant des "combattants néonazis", reprenant l'argumentaire employé par Vladimir Poutine pour justifier l'invasion russe en Ukraine.

Une gare connue comme "lieu de transit"

Les deux roquettes utilisées contre la gare ukrainienne sont de type Tochka-U et ont été envoyées au moyen d'un "guidage laser", permettant de viser une cible bien précise, selon notre consultant. Pour ce dernier, le lieu visé ne doit d'ailleurs rien au hasard.

La frappe a visé "une gare qui est connue depuis des jours pour être un endroit de transit pour la population qui cherche à fuir", selon lui.

Pour le média d'investigation Bellingcat, "il est difficile d'imaginer qu'il ne s'agissait pas d'une attaque délibérée sur un site d'évacuation connu".

Une attaque "horrible" selon l'UE

Le président ukrainien a partagé lui aussi une vidéo de cette roquette sur le réseau social Instagram, dénonçant "un mal sans limite" de la part des forces russes.

La gare de Kramatorsk était bondée ce vendredi matin au moment des tirs, de nombreux civils cherchant à fuir la ville menacée d'une offensive russe. Le président du Conseil européen Charles Michel a rapidement dénoncé une attaque "horrible", tandis que Moscou a démenti de son côté en être l'auteur.

Juliette Desmonceaux