Russie: 10 membres de Greenpeace dont un Français sortent de prison

De nombreuses manifestations de soutien ont été organisées à travers le monde. - -
Dix membres de l'équipage du navire de Greenpeace arraisonné en septembre sont sortis de prison ce jeudi à Saint-Pétersbourg. L'ONG a annoncé sur son compte Twitter que 26 des 30 prisonniers ont obtenu une libération sous caution.
Le Français Franscesco Pisanu, la Finlandaise Sini Saarela, l'Argentine Camila Speziale, la Danoise Anne Jensen, l'Italien Cristian d'Alessandro, le Polonais Tomasz Dziemianczuk, et le Néo-Zélandais David John Haussmann, ont été libérés dans la soirée de jeudi après le versement de la caution fixée à 2 millions de roubles (45.000 euros) pour chacun, selon l'ONG.
Le porte-parole de Greenpeace en Russie, Andreï Allakhverdov, le médecin de bord Ekaterina Zaspa, le photographe pigiste Denis Siniakov, aussi à bord du navire Arctic Sunrise au moment de son arraisonnement, étaient sortis plus tôt dans la journée.
Court hearings over for today. 26 of 30 now granted bail and 5 of those are out of jail. #FreeColin #FreeTheArctic30 pic.twitter.com/dWAHY4KKXP
— Greenpeace (@Greenpeace) 21 Novembre 2013
Une vidéo diffusée sur internet montre la sortie de Denis Siniakov et Andreï Allakhverdov, souriants. "Ce n'est pas un point final, mais une virgule" seulement pour l'instant, a déclaré Denis Siniakov, qui venait de retrouver son épouse, devant une foule de journalistes. Il a confié, dans des propos diffusés par la chaîne câblée Dojd, que la situation avait été difficile à supporter. "C'était horrible car d'un côté je ne pensais pas possible qu'ils aillent jusqu'au bout et nous condamnent pour piraterie, mais bien sûr, cette peine irréelle - 10 à 15 ans - pèse comme un lourd fardeau, pour être honnête", a-t-il dit.
Il a raconté que les conditions à Mourmansk, où les 30 membres de l'équipage de l'Arctic Sunrise ont été détenus pendant plusieurs semaines, étaient "bien pire" qu'à Saint-Pétersbourg, où ils ont récemment été transférés, mais que le plus dur à supporter avait été la pression psychologique. Il a aussi souligné que le personnel pénitentiaire avait été correct avec lui.
De son côté, le président russe Vladimir Poutine a déclaré jeudi que même si les buts de Greenpeace étaient louables, "la fin ne justifiait pas les moyens".
"Servent-ils une noble cause? Oui. Ont-ils bien fait d'aller sur la plateforme? Non", a-t-il déclaré, cité par les agences russes.
L'action de Greenpeace visait à dénoncer les risques de l'exploitation pétrolière dans l'Arctique, une zone aux écosystèmes particulièrement fragiles.
Les 30 membres de l'équipage arrêtés en septembre après une action contre une plateforme pétrolière de Gazprom dans l'Arctique ont été inculpés de piraterie, puis, fin octobre, de hooliganisme. Jusqu'à présent, un seul militant, l'Australien Colin Russell, a vu sa détention provisoire prolongée de trois mois, jusqu'au 24 février.