Arctic Sunrise: 30 militants de Greenpeace en détention

Un membre de l'organisation Greenpeace déguisé en ours polaire demande la libération des membres de l'équipage du navire Arctic Sunrise arraisonné par les autorités russes mercredi dernier. - -
"Il est absolument clair que ce ne sont pas des pirates", mais "ces gens ont enfreint le droit international", a déclaré mercredi Vladimir Poutine lors d'un forum sur l'Arctique à Salekhard, dans le Grand Nord. Par ces mots, le président russe justifiait l'arraisonnement musclé du navire Arctic Sunrise appartenant à l'organisation écologiste et le placement en détention de l'équipage après une action menée, mercredi dernier, contre une plateforme pétrolière de Gazprom.
Militants en détention
Les membres d'équipage de l'Arctic Sunrise, 4 Russes et 26 ressortissants de différents pays, dont un Français, ont été placés dans des centres de détention provisoire de Mourmansk (nord-ouest) et de la région, après avoir été amenés à terre pour interrogatoire.
Le navire qui bat pavillon néerlandais avait été pris d'assaut manu militari jeudi dernier par un commando héliporté des garde-frontières russes, puis remorqué jusqu'à la rade de Mourmansk et mis au mouillage.
Le Comité d'enquête russe a indiqué mardi avoir ouvert à leur encontre une enquête pour "piraterie en groupe organisé", un crime passible de 15 ans de détention. Mais les déclarations de Vladimir Poutine semblent affranchir les militants de l'ONG de cette accusation, et le porte-parole du Comité d'enquête, Vladimir Markine, a indiqué que l'enquête pourrait être requalifiée.
Poutine évoque le Kenya
Salekhard, devant un parterre international au forum auquel devaient participer les présidents finlandais et islandais, Vadimir Poutine a cependant justifié l'intervention des garde-côtes russes, qui dépendent du FSB (service fédéral de sécurité, ex-KGB), et s'en est pris aux méthodes de Greenpeace.
"Nos forces de l'ordre, nos garde-côtes ne savaient pas qui tentait de s'emparer de la plateforme sous couvert de l'organisation Greenpeace. Dans le contexte des événements sanglants au Kenya, on pouvait tout imaginer", a déclaré le président russe. L'action de Greenpeace a en fait eu lieu trois jours avant l'attaque lancée par des islamistes somaliens au Kenya.
"Ce serait bien mieux si les représentants de Greenpeace se trouvaient dans cette salle et exprimaient leur position (...). C'est pour parler de ces problèmes que nous nous retrouvons dans ce genre de réunion", a ajouté le président russe.
Il a par ailleurs souligné qu'il était exclu de renoncer à l'exploitation des ressources pétrolières, dont Greenpeace dénonce les risques dans l'Arctique.