La Russie accuse les "services secrets ukrainiens" d'avoir orchestré une cinquantaine d'incendies

Alexandre Bortnikov, patron des services de sécurité russes (FSB), en décembre 2019 à Moscou - Pavel Golovkin © 2019 AFP
La Russie a accusé ce jeudi 26 décembre les "services secrets ukrainiens" d'être derrière d'une cinquantaine d'incendies criminels et d'attaques à l'aide d'explosifs ayant visé des bâtiments administratifs en Russie en décembre.
Du 18 au 26 décembre, "55 crimes de ce type ont été enregistrés" et la police a interpellé 44 personnes qui en sont soupçonnées, selon un communiqué du ministère russe de l'Intérieur.
"Ce sont les services secrets ukrainiens qui sont derrière l'organisation de tels crimes", a assuré le ministère, les accusant d'utiliser notamment des méthodes de "pression psychologique" et de manipulation.
Jusqu'à 20 ans de prison pour les suspects
Les Russes impliqués dans ces crimes sont le plus souvent des retraités, des adolescents ou des étudiants, à la recherche d'"argent facile", selon cette même source. Ils "agissaient sur commande" des agents ukrainiens qui communiquaient avec eux par téléphone ou via des messageries en ligne, peut-on lire dans le communiqué.
Ceux-ci leur promettaient une rémunération ou au contraire s'emparaient de leur argent par escroquerie et leur promettaient de le leur rendre à condition qu'ils commettent ces crimes, selon le ministère.
Les suspects, s'ils sont reconnus coupables, risquent jusqu'à 20 ans de prison, selon le ministère.
Les attaques ont visé des bâtiments administratifs, des véhicules de police, des banques ou des postes dans plusieurs régions russes, notamment à Moscou et Saint-Pétersbourg mais aussi jusqu'en Sibérie.
Depuis le début de l'offensive russe en Ukraine en février 2022, les procès pour "trahison", "terrorisme", "sabotage" ou "espionnage", qui sont toujours assortis de lourdes peines, se sont multipliés en Russie.
Des milliers de personnes en Russie ont été sanctionnées ou emprisonnées pour leur opposition au conflit en Ukraine. Des ONG et médias indépendants affirment que les services de sécurité russes peuvent avoir recours à la torture ou à des menaces pour soutirer des aveux.