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Guerre en Ukraine: Kiev accuse Moscou de détruire les preuves de son attaque sur le théâtre de Marioupol

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En mars dernier, le bombardement du théâtre ukrainien avait fait des centaines de morts, Kiev avait alors accusé Moscou d'avoir délibérement visé des civils réfugiés dans l'édifice.

"Le théâtre dramatique de Marioupol n'existe plus", a écrit sur Twitter vendredi le ministre de la Culture ukrainien Oleksandr Tkachenko, accompagnant son message d'une vidéo dans laquelle on peut voir une pelleteuse détruire un mur. Cette ville du Sud de l'Ukraine est occupée par les Russes depuis le mois de mai.

Pour lui, "c'est une tentative de cacher à jamais les preuves du meurtre délibéré d'Ukrainiens par des Russes. Le pays agresseur n'essaie même pas de cacher ses intentions de tout effacer."

Le ministre fait référence au bombardement du théâtre de Marioupol en mars dernier, au début du conflit, alors que des civils s'y étaient réfugiés. L'attaque avait été particulièrement critiquée car autour du bâtiment les mots "enfants" avaient été inscrits afin d'empêcher tout bombardement.

D'après les autorités locales, environ 300 personnes seraient mortes sous les décombres de cet édifice, mais d'autres estimations avancent des bilans encore plus élevés.

"Ils craignent le tribunal international"

Ce bombardement était "clairement un crime de guerre", avait alors déclaré Amnesty International. Pour les autorités ukrainiennes, il est donc évident que les Russes détruisent ce théâtre pour effacer de possibles preuves de leurs crimes.

"Ces ruines étaient un problème pour les Russes et servaient de preuve de leur crime" écrit sur Twitter une branche du ministère de la Culture ukrainien. Mais "même sans accès physique à la scène de la tragédie, l'enquête ukrainienne et internationale a suffisamment de motifs pour mener une investigation."

"Ils promettaient qu’au mois de septembre le théâtre allait marcher, que la grande Russie devait s’établir sur les territoires occupés. Ils font tout pour effacer les évidences des crimes de guerre, c’est un bon signe pour le monde civilisé, ils craignent le tribunal international", estime, sur notre antenne, l'écrivaine et scénariste ukrainienne Irena Karpa.

Rénové d'ici 2024?

L'actuel directeur du théâtre Igor Solonin a assuré de son côté au média d'État russe Tass que "seule une partie du bâtiment" était détruite volontairement, car elle ne pouvait pas être restaurée, et que le bâtiment serait rénové d'ici la fin 2024.

Dans ce même article, il est également souligné que la destruction du théâtre est due aux bombardements de l'unité de combattants ukrainiens Azov, régulièrement accusée par les Russes.

Salomé Vincendon
Salomé Vincendon Journaliste BFMTV