Guerre en Ukraine: des soldats russes envoyés au front drogués aux amphétamines, selon un rapport

Un think tank britannique fait état de soldats visblement "sous l'influence d'amphétamines et autres narcotiques". Ces drogues, connues pour leurs effets désinhibants, sont destinées à les pousser à poursuivre les combats.

Des soldats sous l'emprise de drogues? Un récent rapport du groupe de réflexion britannique Royal United Services Institute for Defense and Security Studies, indique que le Kremlin envoie volontairement sur le front ukrainien des soldats ayant consommé différentes drogues afin de les désinhiber, analyse Insider dans un article paru jeudi.

Le rapport britannique, paru en mai dernier, s'appuie sur les témoignages de soldats ukrainiens qui rapportent être souvent confrontés à des combattants russes "sous l'influence d'amphétamines et autres narcotiques", réputés pour leur effet stimulant.

Les combattants ukrainiens évoquent notamment des hommes qui continuent d'avancer sur le front même après avoir été blessés. Des débris de drogue, consommée sous forme liquide, ont également été retrouvés sur le champ de bataille.

Des combattants "jetables"

Objectif probable pour les forces armées russes: faire sauter les inhibitions de leurs hommes et de les pousser ainsi à poursuivre cette guerre à l'issue incertaine après 18 mois de combats et alors que certains combattants ne cachent plus leur désenchantement.

Le rapport estime que ces drogues sont vraisemblablement fournies à des conscrits non professionnels, souvent formés en quelques jours à peine. Certains peuvent être des volontaires, d'autres des hommes de Wagner.

Nombre de ces combattants "jetables", comme le résume froidement le rapport, sont utilisés par Moscou pour grossir les rangs de leurs combattants et servir de simple chair à canon.

Un procédé déjà vu

Début juillet, un soldat russe, parlant sous couvert d'anonymat, avait déjà confié à CNN avoir vu ses supérieurs se droguer aux anti-douleurs avant de donner des ordres absurdes à ses troupes.

Le procédé n'est pas nouveau. Selon un rapport d'Insider daté du début d'année, l'armée allemande envoyait, pendant la Seconde Guerre mondiale, des hommes drogués à la méthamphétamine pour accroître leur vigilance sur le front, tandis que quelques années plus tôt, les Britanniques donnaient de l'héroïne à leurs soldats pendant la Première Guerre mondiale.

Plus récemment, l'armée américaine a également fourni des antidouleurs et de l'amphétamine à ses soldats envoyés au Vietnam achevée dans les années 1970.

Juliette Desmonceaux