Crimée: démonstration de force de Poutine à Sébastopol

Vladimir Poutine à Sébastopol, en Crimée, le 9 mai 2014. - -
Vladimir Poutine en Crimée passant en revue la flotte russe dans le port de Sébastopol... C'est une image fortement symbolique qu'a présenté aux médias le président russe, vendredi, pour célébrer la victoire russe sur les nazis. Depuis la Crimée, récemment passée sous pavillon russe, Vladimir Poutine a proposé une cérémonie militaire surprise ou presque -le président russe ayant attendu le dernier moment pour confirmr sa venue- avant de s'offrir un bain de foule l'acclamant sur son passage, à grand renfort de drapeaux russes.
"L'année 2014 va rester dans les annales comme l'année qui a vu les peuples qui vivent ici décider avec fermeté d'être avec la Russie, confirmant leur fidélité à la vérité historique et à la mémoire de nos ancêtres", a-t-il déclaré lors de son discours.
Un peu plus tôt, Vladimir Poutine, debout en imperméable noir sur le pont d'une vedette blanche, avec à son côté le ministre de la Défense Sergueï Choïgou, est passé successivement devant une dizaine de navires militaires russes, congratulant grâce à un porte-voix les équipages au garde-à-vous en uniforme d'apparat, qui lui ont répondu par des "hourra, hourra, hourra" à l'unisson, selon les images de la télévision russe.
Est-ce qu'il va oser?
Si la venue de Vladimir Poutine à Sébastopol a surpris les Occidentaux, "d'un point de vue russe, il n'y a rien d'extraordinaire", a expliqué sur BFMTV Pierre Lorrain, spécialiste de la Russie et du monde post-soviétique. "C'est vrai que le doute a plané mais c'était plutôt un doute occidental dans le genre 'est-ce qu'il va oser?'", a analysé l'expert.
"Pour les Russes cela ne faisait pas l'ombre d'un doute qu'il irait à Sébastopol. C'est simplement que c'est la première fois que l'on diffuse sur les télévisions occidentales des images de la parade navale de Sébastopol", a-t-il commenté. La seule différence cette année, c'est que Vladimir Poutine était présent.
"Une visite inappropriée" pour l'Otan
Une présence qui n'a pas non plus échappé aux Etats-Unis, qui ont condamné la visite de Poutine. "Nous n'acceptons pas l'annexion illégale de la Crimée par la Russie. Une telle visite ne fera qu'exacerber les tensions", a déclaré vendredi Laura Lucas Magnuson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale, le cabinet de politique étrangère du président Barack Obama.
Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, s'est montré lui aussi peu enthousiaste. "Nous considérons toujours la Crimée comme territoire ukrainien et à ma connaissance, les autorités ukrainiennes n'ont pas invité Poutine à visiter la Crimée, donc de ce point de vue, sa visite en Crimée est inappropriée", a-t-il déclaré.
"Nous considérons l'annexion de la Crimée par la Russie comme illégale, illégitime, et nous ne la reconnaissons pas", a rappelé le secrétaire général de l'Alliance atlantique.