Ukraine: Poutine a signé un accord sur le rattachement de la Crimée

Vladimir Poutine, mardi, devant les deux chambres du Parlement russe. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE
Très longuement acclamé à son arrivée, Vladimir Poutine s'est exprimé mardi devant les deux chambres du Parlement russe - les dirigeants des régions russes et des représentants de la société civile - deux jours après le référendum qui s'est transformé en plébiscite pour un rattachement de la Crimée, péninsule ukrainienne, à la Russie. Il a annoncé qu'il allait présenter un projet de loi pour l'introduction de la Crimée et de Sébastopol dans la Fédération de Russie.
Le président russe a d'abord salué les "chiffres convaincants" de ce référendum, qui s'est déroulé "en pleine conformité démocratique avec les normes du droit internation", selon le chef d'Etat. "Pour comprendre ce choix, il suffit de connaître l'histoire de la Crimée. Tout en Crimée respire l'histoire et la fierté russes."
Selon Vladimir Poutine, "la Russie s'est sentie dépossédée et volée" le jour où la Crimée a été rattachée à l'Ukraine, en 1954. "Des millions de Russes se sont couchés dans un pays, et se sont réveillés le lendemain dans un autre, se retrouvant soudainement comme une minorité ethnique. La Russie était dans un état si déplorable qu'elle n'a pas pu protéger ses terres historiques, comme la Crimée. Mais les habitants, eux, ne se sont jamais résignés."
"Je comprends ceux de Maïdan"
Le président s'est ensuite montré très critique envers l'ancien et le nouveau gouvernement de Kiev. "Je comprends très bien ceux qui sont allés au Maïdan protester contre un gouvernement inefficace et corrompu", a même lancé Vladimir Poutine.
"Le coup d'Etat a été mené par des xénophobes, des russophobes, des antisémites. Le nouveau pouvoir a été pris par des imposteurs, qui sont sous le contrôle de forces radicales. [...] C'est pourquoi la Crimée nous a appelé à l'aide. Nous ne pouvions pas rester sourd à leur appel. Nous les aurions trahi si nous avions fait cela. [...] La Crimée doit être avec la Russie. Les sondages réalisés récemment montrent que plus de 92% des Russes sont en faveur du rattachement de la Crimée à la Russie".
"Ce qu'il se passe en Ukraine nous fait mal au coeur. Nous sommes plus que des voisins, nous sommes un seul peuple. Nous avons tous nos racines dans l'ancienne Russie historique, et nous ne pouvons nous passer les uns des autres."
Il raille Obama et Hollande
"Il n'y a pas eu en Crimée une seule interaction armée, et dans ce contexte, je remercie les milliers de militaires ukrainiens qui ne se sont pas souillés de sang", a encore ajouté le chef de l'Etat, niant encore une fois toute intervention militaire russe. Washington et Paris "nous reprochent de violer le droit international. C'est déjà bien qu'ils se souviennent qu'il existe un droit international", a raillé le président, provoquant les rires de l'Assemblée.
"L'Occident, et surtout les Etats-Unis, ne fonctionnent pas avec le droit international mais avec le droit du plus fort. Ils veulent décider du destin du monde. Ils utilisent la force, ici et là, bâtissent des coalitions sur le principe de "qui n'est pas avec nous est contre nous", a-t-il lancé, évoquant les interventions occidentales en Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, ou encore en Libye.