COP21: Poutine refuse de rencontrer Erdogan à Paris

Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan, le 16 novembre 2015, lors du G20 à Antalya. - Mikhail Klimentyev - Ria Novosti - AFP
Ils sont présents au même moment et dans la même ville mais ne se rencontreront pas. Une semaine après l'abattage d'un bombardier russe par l'armée turque, à la frontière syrienne, les relations n'ont jamais été aussi froides entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan. A Paris, lundi, pour la conférence sur le climat, le président russe a refusé de rencontrer son homologue turc également présent, malgré l'insistance de ce dernier, et l'appel à la "désescalade" lancé par Barack Obama.
Pas de rencontre au programme
Près d'une semaine après l'intervention au-dessus de la frontière turco-syrienne de deux avions de chasse turcs F-16 pour descendre en flammes un bombardier Soukhoï-24 de retour de mission, la grave crise diplomatique entre Moscou et Ankara ne connaît aucun signe de détente. Malgré les appels insistants du président turc à rencontrer son homologue russe "en face à face", le Kremlin a exclu une fois de plus toute rencontre entre Vladimir Poutine et Recep Tayyip Erdogan.
Furieuse, la Russie accuse depuis l'incident la Turquie d'avoir partie liée avec l'organisation jihadiste Daesh et exige des excuses. Par ailleurs, la fièvre anti-turque continue en Russie, où les médias d'Etat tirent à boulets rouges sur la Turquie, hier encore partenaire privilégié. Ankara refuse de s'excuser et maintient avoir agi légitimement pour protéger son espace aérien.
Alors qu'il participait au sommet sur le climat de l'ONU, lundi, au Bourget, le président américain Barack Obama a appelé à une "désescalade" de ces vives tensions entre Moscou et Ankara, lors d'un entretien à huis clos avec Vladimir Poutine, a indiqué un haut responsable de la Maison Blanche.
Colère et sanctions
Pour leur part, les autorités russes accélèrent les représailles: elles ont détaillé lundi les sanctions économiques décrétées contre la Turquie, dont l'ampleur devrait être limitée mais l'impact réel.
L'embargo que la Russie compte imposer à la Turquie sera limité aux fruits et légumes mais pourra être élargi, ces premières mesures ne constituant qu'un "premier pas", selon deux responsables gouvernementaux russes. Selon les experts, la Turquie devrait surtout souffrir des restrictions imposées au secteur touristique, les mesures du gouvernement prévoyant l'interdiction de tous les vols charter entre les deux pays. Rétablissement du régime des visas et interdiction pour les employeurs russes d'embaucher des Turcs seront aussi appliqués à partir du 1er janvier 2016.
Après avoir annoncé un renforcement de ses défenses anti-aériennes la semaine dernière, la Russie a par ailleurs prévenu lundi que ses bombardiers tactiques opérant au-dessus de la Syrie seront désormais équipés de missiles air-air.