À la frontière entre la Géorgie et la Russie, des kilomètres de bouchons pour fuir la mobilisation

À la frontière entre la Géorgie et la Russie, les craintes entraînées à la suite de l'annonce de la mobilisation partielle des hommes russes par Vladimir Poutine s'illustrent de manière claire.
Par peur d'être envoyés sur le front ukrainien, de nombreux Russes ont décidé de quitter leur pays, notamment pour se rendre en Géorgie, pays voisin qui n'exige pas des ressortissants de Moscou de visa.
À Verkhniy Lars, poste-frontière routier à la frontière russo-géorgienne des dizaines de voitures attendaient toujours de passer ce samedi matin, comme a pu le constater l'envoyée spéciale de BFMTV sur place. Plus de 10km de bouchons ont été mesurés.
Un exode dans l'urgence
Le passage des automobilistes est fortement ralenti par les contrôles opérés côté russe. On exige en effet des hommes en âge d'être mobilisés souhaitant se rendre en Géorgie qu'ils prouvent qu'ils n'aient pas été appelés pour participer à la guerre pilotée par le Kremlin.
Face aux délais d'attente, parfois plus de 24 heures pour passer ce poste-frontière, certains ont fait le choix de le traverser à vélo, ou même à trottinette. Ceux qui fuient sont majoritairement des hommes, bien souvent seuls, parfois avec leur famille.
Leur exode ne semble en tout cas pas être préparé de longue date, mais organisé dans la hâte après les annonces de Vladimir Poutine. Les Russes observés au poste-frontière de Verkhniy Lars n'emportent avec eux que peu d'affaires, parfois un simple sac, de quoi tenir quelques jours.
Et rares sont ceux qui savent où va les amener leur exil. Dans quelle ville se rendre? Qui rejoindre? Peu importe. Pour l'instant, ce qui compte, c'est éviter à tout prix d'être mobilisés.
Des fuites que le Kremlin juge exagérées
La Géorgie n'est pas le seul pays où se réfugient les jeunes Russes. L'Arménie et la Turquie, qui n'exigent également pas de visas, sont des destinations prisées. Dès mercredi, tous les vols partant de Moscou à destination d'Istanbul ou Erevan affichaient complet.
La Finlande, pays de l'Union européenne, a annoncé de son côté qu'elle allait drastiquement réduire les entrées de ressortissants russes. Helsinki possède une frontière terrestre avec Moscou. Quant à l'Allemagne, elle s'est dite prête à accueillir les déserteurs.
Du côté du Kremlin, on l'assure, ces phénomènes de fuite ne sont que grandement exagérés.