Pakistan : 5 ans après l'assassinat de Benazir Bhutto, son fils se lance en politique

Bilawal Bhutto Zardari - -
Le Pakistan célèbre jeudi le cinquième anniversaire de l'assassinat de l'ex-Première ministre Benazir Bhutto, lors de cérémonies au cours desquelles son fils aîné, Bilawal Zardari-Bhutto, pourrait "lancer" sa carrière politique à l'approche des élections nationales prévues au printemps.
Benazir Bhutto a été Première ministre du Pakistan à deux reprises, de 1988 à 1990 puis de 1993 à 1996. Elle a été assassinée le 27 décembre 2007 après un meeting politique à Rawalpindi, ville jumelle de la capitale Islamabad, peu après son retour d'exil et à la veille d'élections.
Des milliers de personnes sont attendues jeudi à Larkana, fief familial dans la province méridionale du Sind, pour rendre hommage à la dernière d'une lignée de "martyrs" Bhutto. Cette riche famille de propriétaires terriens a donné au Pakistan son premier leader élu : Zulfikar Ali Bhutto, père de Benazir. Au pouvoir de 1971 à 1977, ce dernier a été pendu l'année suivante par la junte militaire.
La troisième génération de Bhutto en route
Aujourd'hui, le Parti du peuple du Pakistan (PPP) fondé par Zulfikar est impatient de présenter une troisième génération de Bhutto d'où l'intérêt de l'anniversaire du décès de Benazir pour lancer la carrière de son fils aîné.
Bilawal Zardari-Bhutto, qui est aussi le fils de l'actuel président Asif Ali Zardari, est déjà le patron du PPP à la tête de la coalition au pouvoir, mais ce titre est plus honorifique qu'autre chose. Son père ne peut diriger son parti lors de ces élections, car la constitution pakistanaise exige du chef de l'Etat, une neutralité en la matière.
L'anniversaire de la mort de Benazir devrait donc servir de rampe de lancement à la carrière politique de son fils, soulignent la presse locale et des analystes.
"Bilawal, une valeur symbolique dans la famille Bhutto"
"Il semble que la commémoration soit le lancement officiel de la carrière de Bilawal Bhutto-Zardari dans la vie politique", a expliqué Hasan Askari, spécialiste de la politique pakistanaise. "Bilawal a une valeur symbolique dans la famille Bhutto et Zardari veut profiter de cette symbolique" pour les élections, a-t-il ajouté.
Bilawal, 24 ans, ne peut en théorie briguer un siège de député si les élections ont bien lieu au printemps car l'âge minimal d'un candidat est de 25 ans. Il pourrait toutefois rallier la base traditionnelle de la formation et tenter d'incarner un "changement de l'intérieur". Cela passe par sa mise en avant lors de ce scrutin-clé pour la consolidation de la démocratie dans ce pays musulman qui a vu trois gouvernements civils être renversés par des coups d'Etat, depuis sa création en 1947.
Bilawal Bhutto-Zardari doit prendre la parole jeudi, lors de l'anniversaire du meurtre de sa mère qui n'a toujours pas été élucidé.