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Japon

Japon: dédommagé pour avoir été échangé avec un autre à la naissance

Les deux bébés étaient nés à 13 minutes d'intervalle (photo d'illustration).

Les deux bébés étaient nés à 13 minutes d'intervalle (photo d'illustration). - -

L'histoire ressemble à un remake nippon de "La Vie est un long fleuve tranquille". Un tribunal de Tokyo a indemnisé un sexagénaire qui avait été échangé à la naissance, et a vécu une vie pauvre alors qu'il venait d'un milieu aisé.

Momo Groseille existe vraiment... au Japon. Un sexagénaire de Tokyo a obtenu mercredi une lourde indemnisation pour avoir été échangé à la naissance, comme le jeune héros de La Vie est un long fleuve tranquille.

Pas d'infirmière machiavélique ici, mais une erreur de la maternité, à une époque où le Japon connaissait un boom des naissances. Les deux bébés échangés sont nés à 13 minutes d'écart, un jour de 1953. Treize minutes qui ont changé le destin de chacun d'eux.

Usine contre université

L'homme indemnisé a en effet vécu une vie pauvre alors que sa famille d'origine était plutôt aisée. Il a dû étudier dans une école de nuit, tout en travaillant en usine pour subvenir à ses besoins. A l'inverse, le garçon qui a involontairement pris sa place a pu suivre un beau parcours jusqu'à l'université.

Soixante ans plus tard, un tribunal de Tokyo a donc tenté de faire peser la balance du destin en faveur de l'homme lésé. Il a ordonné à l'hôpital qui l'a vu naître de l'indemniser à hauteur de 38 millions de yens - soit 281.000 euros.

Découverte en 2009

Le Tokyoïte n'a, en revanche, jamais eu la chance d'expérimenter l'existence dans sa vraie famille. Ce n'est qu'en 2009 que l'ADN, puis une vérification sur les dossiers de la maternité, ont révélé sa véritable identité. Or ses parents biologiques étaient morts entre-temps.

Ce sont ses trois jeunes frères qui avaient douté de l'identité de cet aîné si différent d'eux. Ils indiquent avoir entendu à plusieurs reprises leurs parents s'interroger sur leur plus grand fils. En colère contre l'hôpital, l'intéressé - qui a souhaité rester anonympe - a néanmoins exprimé toute son affection pour celle qui l'a éduqué.

M. T. avec AFP