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Japon

Fukushima: à 14h46, trois ans après, le Japon se fige

Le couple impérial et le Premier ministre japonais ont rendu hommage, ce mardi, aux victimes de la triple catastrophe qui a frappé le Japon, le 11 mars 2011.

Le couple impérial et le Premier ministre japonais ont rendu hommage, ce mardi, aux victimes de la triple catastrophe qui a frappé le Japon, le 11 mars 2011. - Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

Trois ans heure pour heure après la triple catastrophe séisme-tsunami-accident nucléaire qui a frappé le Japon, le 11 mars 2011, le pays s'est arrêté, à 14h46, ce mardi, pour commémorer la tragédie.

Des instants chargés en émotion. Ce mardi à 14h46 locales (6h46 françaises) soit trois ans heure pour heure après le séisme qui avait frappé le pays, suivi d'un tsunami et d'un accident nucléaire, le 11 mars 2011, les Japonais ont observé une minute de silence pour commémorer la tragédie, qui avait fait quelque 20.000 morts.

Cérémonie nationale

Trois ans après la tragédie, des Japonais se recueillent lors d'un hommage aux victimes du tsunami, mardi 11 mars 2014, à Natori, dans la préfecture de Miyagi.
Trois ans après la tragédie, des Japonais se recueillent lors d'un hommage aux victimes du tsunami, mardi 11 mars 2014, à Natori, dans la préfecture de Miyagi. © Crédits photo : nom de l'auteur / SOURCE

A l'heure précise du tremblement de terre de magnitude 9, les voix se sont tues, les visages se sont baissés, les mains se sont jointes, pour se souvenir de ce jour terrible, le pire qu'ait enduré le pays depuis la Seconde Guerre mondiale.

Une cérémonie officielle nationale avait lieu à Tokyo en présence du couple impérial et du Premier ministre à la mémoire des personnes emportées par la déferlante gigantesque qui s'est abattue le long du littoral des préfectures de Miyagi, Iwate et Fukushima, un nom qui est aujourd'hui synonyme de désastre atomique. L'empereur Akihito a exprimé ses profondes condoléances en souvenir des plus de 20.000 victimes décédées ou disparues le jour-même, ou plus tard, des suites du triple drame.

Des stigmates encore bien présents

Trois ans se sont écoulés, mais sur le terrain, la reconstruction piétine et les corps des 18.517 personnes immédiatement emportées par la vague n'ont pas été repêchés. "Nos parents sont toujours portés disparus. Je ne pense pas qu'on puisse les retrouver, mais nous sommes venus participer aux fouilles parce que nous voulions faire quelque chose pour aider", témoigne Miho Suzuki, ancienne résidente de la ville évacuée de Namie.

Quelque 270.000 personnes n'ont pas encore pu regagner leurs maisons, détruites par le raz-de-marée ou rendues inhabitables par la radioactivité. Près de 100.000, souvent âgées, vivent toujours dans des habitations provisoires préfabriquées où elles souffrent de la promiscuité.

Malgré les promesses répétées du gouvernement, beaucoup risquent de ne pas être relogées avant plusieurs années. Seulement 3,5% des maisons pérennes promises ont été bâties dans les provinces d'Iwate et Miyagi. "Je suis déterminé à accélérer la reconstruction", a déclaré le Premier ministre Shinzo Abe lundi au Parlement. Et de poursuivre: "la revitalisation du Japon ne se fera pas sans la remise sur pied des régions dévastées".

A.S. avec AFP