Inde: manifestation à Calcutta après le viol d'une religieuse de 75 ans

Selon l'archevêque de Calcutta Thomas D'Souza, près de 2.000 personnes étaient présentes au rassemblement qui s'est déroulé dans le calme. - Strdel-AFP
C'est un crime sexuel tout aussi glauque que les précédentes agressions qui ont secoué l'Inde ces derniers mois. Vendredi soir, une religieuse de 75 ans a subi un viol collectif dans une école attenante à un couvent, près de Ranaghat, à l'est du pays.
Six individus sont entrés dans l'école par effraction, armés et munis d'outils de cambriolage. Après avoir bâillonné le garde, ils ont mis à sac les locaux et violé la religieuse qui se trouvait sur place. Quatre d'entre eux ont pu être identifiés grâce aux caméras de vidéosurveillance. Dix hommes ont été interrogés mais aucun n'a été arrêté. La septuagénaire agressée est actuellement hospitalisée dans la ville de Ranaghat.
"Même les animaux se comportent mieux"
Plusieurs centaines de personnes se sont réunies lundi à Calcutta pour lui exprimer leur soutien et dénoncer les violences sexuelles que subissent constamment les femmes en Inde. Depuis le sordide viol collectif d'une étudiante de New Delhi en décembre 2012, les réactions se sont multipliées face à ce type d'événement. Lundi, des religieuses se sont mêlées à la foule pour soutenir leur "sœur" agressée vendredi. Des femmes de toutes situations et de tout âge, mais également des hommes, ont participé au rassemblement dans un parc du centre-ville, munis de banderoles.
Des manifestantes ont dénoncé "un crime inacceptable". "Nous voulons une Inde sans viol", prônaient-elles dans le calme à travers des slogans inscrits sur les banderoles. D'autres Indiennes, écœurées par toutes ces agressions sexuelles, dénonçaient ouvertement la sauvagerie de ces hommes. "Même les animaux se comportent mieux", a déclaré Partha Tripathi, cadre bancaire qui s'est jointe au mouvement. Selon l'archevêque de Calcutta Thomas D'Souza, les manifestants étaient près de 2.000. "Nous avons prié pour que la religieuse se remette rapidement du traumatisme, de sa peur, de ses blessures physiques", a-t-il déclaré dimanche à l'AFP. "Ce soir, nous prierons à nouveau pour elle", a-t-il ajouté.
La communauté chrétienne inquiète
Cette agression sexuelle, la dernière en date, a non seulement provoqué la colère des défenseurs des droits des femmes, mais inquiète grandement la communauté chrétienne d'Inde. Sur les lieux du viol, des écrits religieux ont été retrouvés déchirés et un buste du christ a été endommagé. La femme d'affaires Hari Joseph Marien a déclaré à l'AFP que "nous lancerons un mouvement important si les attaques contre la minorité chrétienne se poursuivent". En février, le dirigeant nationaliste hindou avait promis des sanctions contre les auteurs de violence religieuse.