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Crash en Corée du Sud: pourquoi les oiseaux sont "un énorme danger pour les avions"

Un avion de la compagnie Jeju Air s'est écrasé dimanche 29 décembre 2024 à Muan en Corée du Sud

Un avion de la compagnie Jeju Air s'est écrasé dimanche 29 décembre 2024 à Muan en Corée du Sud - YONHAP / AFP

Un avion s'est écrasé à l'atterrissage à l'aéroport de Muan en Corée du Sud, dimanche 29 décembre. L'accident ayant fait plus d'une centaine de morts serait lié à une collision avec des oiseaux.

Une enquête a été ouverte en Corée du Sud afin de préciser les circonstances du drame. Un avion de la compagnie Jeju Air en provenance de Bangkok (Thaïlande) s'est écrasé ce dimanche 29 décembre à l'atterrissage. Sur les 181 passagers qu'il transportait, au moins 151 sont morts, deux ont pu être sauvés.

L'accident serait survenu à la suite d'une collision avec des oiseaux combinée à des conditions météorologiques défavorables, selon les premiers retours des pompiers de Muan.

Selon l'agence de presse sud-coréenne Yonhap, la tour de contrôle de l'aéroport a émis une alerte sur la possibilité d'une collision avec des oiseaux à 8h57 (heure locale) ce dimanche. Une minute plus tard, l'avion a envoyé un signal de détresse et a tenté un premier atterrissage avant de s'écraser à 9h03.

"Les oiseaux peuvent rentrer dans le moteur"

Ce que l'on appelle le "risque aviaire" n'est pas une nouveauté pour les compagnies aériennes et le personnel de bord. Comme l'explique Jean Serrat, consultant Aéronautique de BFMTV, les oiseaux représentent un "énorme danger pour les avions".

"Il y a des bancs avec des centaines d'oiseaux qui peuvent s'envoler d'un seul coup, les uns à côté des autres. Si vous arrivez à plus de 200 kilomètres/heure et que vous les percutez, ces oiseaux peuvent rentrer dans le moteur, ça peut le faire exploser (...) ou casser des systèmes de câbles ou hydrauliques."

Pour s'en prémunir au mieux, les aéroports ont pour obligation "d’évaluer le risque animalier sur et aux abords de l’aérodrome, de mettre en place des moyens et d’élaborer des procédures pour maîtriser et réduire le risque et de notifier à l’autorité compétente tout impact animalier", selon la Direction générale de l'aviation civile, le risque étant le plus élevé au moment du décollage ou de l'atterrissage, lorsque des oiseaux sont posés sur la piste.

Des outils pour éloigner les oiseaux des pistes

Des outils acoustiques peuvent aider les services aéroportuaires dans ce sens. Dans chaque aéroport, "des patrouilles sont là avec des véhicules qui émettent des bruits de manière à faire peur aux oiseaux et qu'ils s'éloignent de toutes les parties où il y a des déplacements d'avions" pour éviter tout risque de collision, explique ce dimanche le consultant Aéronautique de BFMTV, Jean Serrat.

Le personnel peut aussi avoir recours à des tirs de fusée à courte et à longue portée pour effrayer là encore les volatiles.

"Dans tous les aéroports, il y a ce qu'il faut pour faire peur aux oiseaux", assure Jean Serrat.

Cependant, il existe toujours un risque de collision avec des oiseaux lorsque l'avion est en altitude, loin du périmètre couvert par les services aéroportuaires.

Pour limiter cette menace, les fabricants d'avions ont donc également un rôle à jouer et conçoivent dans la majorité des cas des carlingue capables de résister au choc avec un oiseau et des moteurs pouvant s'éteindre rapidement au cas où un volatile s'y introduirait en plein vol.

Alors que l'avion de la compagnie Jeju Air a émis un message de détresse expliquant avoir heurté des oiseaux quelques minutes avant de se poser et d'exploser, l'enquête se poursuit pour préciser quel rôle a joué cette collision dans le drame.

Elisa Fernandez