La Chine interdit les strip-teases aux enterrements

En Chine, inviter des strip-teaseuses à son enterrement semble être l’assurance de faire salle comble. - Stijn Hosdez - Flickr - CC
Un enterrement s’apparente à un applaudimètre posthume: on y mesure la popularité du défunt à l’aune du nombre de personnes venues lui rendre un dernier hommage. Un horaire mal choisi, un lieu peu adapté ou une communication bancale et vous sortirez par la petite porte, laissant au monde l’image d’une personne partie dans l’indifférence générale. Alors pas question de se rater: on ne meurt (a priori) qu’une fois.
Les chinois ont bien compris tout l’enjeu de l’affaire et ces derniers temps, une curieuse tradition s’est invitée dans les chambres mortuaires de l’Empire du Milieu: les strip-teaseuses funéraires. A la manière des pleureuses de l’Egypte antique, celles-ci sont embauchées par la famille pour accompagner de leurs pirouettes dénudées l’ultime voyage du défunt. Les plus humanistes y verront un acte hautement symbolique: omniprésente dans la naissance, la nudité s’invite dans la célébration de la mort en une sorte d’alpha et d’oméga naturiste.
Mais la vérité est plus lubrique: inviter des strip-teaseuses à son enterrement, c’est surtout l’assurance de faire salle comble. "Les familles veulent attirer un maximum de monde aux funérailles. D’une certaine manière, ils ont l’impression de rendre le plus beau des hommages à leur proche disparu," explique Zhang Chengdong, organisateur de ce type d’événement.
Des peines de prison ferme pour les contrevenants
Face à cette pratique douteuse, les autorités chinoises ont décidé de réagir: le Quotidien du Peuple, journal officiel du pouvoir chinois, nous apprend ainsi que les strip-teases seront désormais interdits aux obsèques. "La recrudescence, dans les zones rurales, de performances illégales incluant des strip-teases ont une influence néfaste sur le climat culturel et l’environnement social," peut-on lire dans un communiqué publié sur le site web du ministère de la Culture. "Le ministère punira sévèrement les contrevenants et tiendra une liste des entreprises impliquées dans ce type d’activités illégales."
Les premières sanctions n’ont pas tardé à tomber: le manager d’une troupe de strip-tease a ainsi été condamné à 15 jours de prison ferme et plus de 10.000 euros d’amende pour avoir proposé un spectacle de danse traditionnelle légèrement revisité – les six danseuses terminant leur prestation dans le plus simple appareil. Pour partir en beauté, il va falloir trouver une autre idée.