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Grippe H7N9: "On ignore la taille de l'iceberg sous la partie émergée"

Des poussins en batterie.

Des poussins en batterie. - -

L'OMS a annoncé vendredi à Pékin étudier le cas de trois familles comptant chacune plus d'un membre apparemment infecté par la souche H7N9 de la grippe aviaire.

Chaque jour apporte son lot de nouveaux cas d'infection humaine par la souche H7N9 de la grippe aviaire H7N9. Pour l'heure, l'OMS se veut toutefois rassurante sur un risque de transmission d'homme à homme. Sur ce point, le virus est sous haute surveillance. Vendredi, l'organisation mondiale de la santé a annoncé à Pékin étudier le cas de trois familles comptant chacune plus d'un membre apparemment infecté.

Les "foyers familiaux" - plusieurs contaminations dans une même famille - inquiètent particulièrement les spécialistes, car ils pourraient être le premier signe d'une contamination entre humains, une hypothèse redoutée car susceptible de déclencher une pandémie.

"Ce qu'on ignore, c'est la taille de l'iceberg sous la partie émergée", a déclaré dans une conférence de presse Michael O'Leary, représentant de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) en Chine.

Trois "foyers familiaux" surveillés

Une équipe de 15 spécialistes étrangers est à pied d'oeuvre pour tenter de réunir des informations sur la souche H7N9. Sa détection chez les volatiles est difficile: le virus est en effet peu pathogène et n'entraîne aucune mortalité chez les volailles domestiques.

Parmi les infections enregistrées ces derniers jours figure celle d'un habitant de Shanghai de 86 ans, mort des suites du virus H7N9. Ses deux fils ont été hospitalisés, et l'un d'eux, âgé de 65 ans, a succombé à son tour. Les causes de son décès n'ont toutefois pas été identifiées. L'autre fils a été testé positif au H7N9, mais a survécu.

Dans au moins deux des trois "foyers familiaux", un membre de la famille a été contaminé tandis qu'un autre a présenté des symptômes "similaires sur le plan clinique et présumés être ceux du H7N9", a dit le Dr Michael O'Leary.

Propagation "à un niveau inférieur" entre humains ?

Parmi les questions cruciales à éclaircir figure le fait que certaines personnes tombées malades semblent n'avoir eu aucun contact de près ou de loin avec des volailles infectées.

"Le premier but des investigations est de déterminer si le (H7N9) se propage effectivement, à un niveau inférieur, entre humains. Mais pour l'instant rien ne l'indique si ce n'est ces très rares exemples" de foyers familiaux, a expliqué Michael O'Leary.

"Les éléments de preuve montrent toujours que les volailles sont le vecteur de transmission, même si les épidémiologistes n'ont pas encore établi un mode (de contagion) clair et solide", a-t-il ajouté.

Selon lui, "plus de la moitié" des Chinois qui ont été infectés par la grippe aviaire H7N9 se sont souvenus avoir été en contact avec des oiseaux. L'enquête des virologues et des spécialistes en médecine vétérinaire va donc particulièrement cibler cette minorité de victimes infectées, dont certaines ont été déclarées aptes à regagner leur domicile.

Le Centre international en recherche agronomique pour le développement (Cirad), basé à Montpellier (sud de la France), va également dépêcher des experts en Chine, à la demande de l'ONU, pour essayer de "comprendre" le virus.

Propagation du virus

Avant les 87 cas d'infection humaine récemment enregistrés vendredi en Chine, la souche H7N9 de la grippe aviaire ne s'était pas transmise à l'homme. Ce virus a fait 17 morts, majoritairement dans l'est du pays, à Shanghai et autour.

Malgré les efforts des autorités, le H7N9 s'est propagé dans au moins quatres provinces et les deux métropoles majeures, Pékin et Shanghai, du pays le plus peuplé du monde. Et même si la progression est lente, de nouveaux cas sont annoncés chaque jour.

Le président chinois Xi Jinping a demandé vendredi aux autorités de prendre des mesures efficaces pour endiguer la propagation du H7N9, a annoncé le Comité central du Parti communiste chinois, cité par l'agence Chine nouvelle.

Le nouveau Premier ministre, Li Keqiang, a de son côté ordonné au gouvernement de se mobiliser face au virus, lors de deux réunions tenues à Pékin cette semaine et la semaine dernière.

Les autorités chinoises "font tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher (le virus) de se propager", a assuré vendredi Mme Hua Chunying, porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.


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