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Chine

En Chine, une maison dressée au milieu d'une route

L’enjeu, pour les promoteurs immobiliers, est de rendre la vie tellement difficile que les locataires finissent par céder et accepter l'expropriation.

L’enjeu, pour les promoteurs immobiliers, est de rendre la vie tellement difficile que les locataires finissent par céder et accepter l'expropriation. - -

Contestant la compensation financière qui leur était proposée, les locataires d'un immeuble ont refusé l'expropriation. Ils habitent aujourd'hui au milieu d'une quatre voies.

Ils ne veulent décidément pas partir. Un couple de sexagénaires chinois refuse avec obstination de quitter leur appartement promis à la démolition. Résultat : ils habitent aujourd’hui… au milieu d’une route à quatre voies..

C’est un nouvel exemple, particulièrement impressionnant, de "maison clou", les demeures chinoises habitées par des résistants aux expropriations qui se retrouvent isolées au beau milieu d’immenses chantiers de construction. La photo a fait le tour du web depuis sa publication vendredi.

Les saisies foncières, première cause de révolte

L'immeuble de 5 étages est situé dans la province orientale du Zhejiang. Il est rongé de tous les côtés par les pelleteuses, ce qui n’empêche pas Luo Baogen, 67 ans, et sa femme de 65 ans, d’y rester quoi qu’il leur en coûte. Depuis, les travaux se sont terminés, la route a ouvert et les voitures frôlent leur immeuble en passant.

Le journal China Daily rapporte que le couple lutte pour obtenir une compensation d'expropriation supérieure au montant de 260.000 yuans (32.400 euros), offerte par les autorités locales de Daxi.

Les saisies foncières sont la principale raison des révoltes contre les autorités en Chine, pays où les zones urbanisées s'étendent rapidement.

Leur rendre la vie impossible

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Ceux qui s'y opposent bénéficient généralement de la compréhension de la population. Weibo, le Twitter chinois, soutient ainsi le couple de résistants. L’enjeu, pour les promoteurs immobiliers, est de rendre la vie tellement difficile que les locataires finissent par céder et accepter la compensation.

En 2007, à Chongqing, une autre maison clou avait connu une large couverture médiatique. Le couple l'habitant refusait de quitter leur logement occupé par leur famille depuis trois générations. Les promoteurs avaient creusé tout autour de la maison un trou d'une dizaine de mètres de profondeur, coupant l'eau et l'accès à la maison. Le conflit avait duré deux ans avant que l'affaire se règle à l'amiable.