Chine : le "superflic" devenu renégat

L'ex superflic Wang Lijun condamné à 15 ans de prison - -
Déclencheur du plus gros scandale politico-pénal de ces dernières décennies en Chine, Wang Lijun est passé d'un statut de superpolicier craint et respecté à celui d'un renégat, condamné lundi comme un vulgaire criminel.
Ce haut responsable qui en savait trop s'est vu infliger une peine relativement clémente de 15 ans de réclusion pour défection, corruption et abus de pouvoir, des charges qu'il n'avait pas contestées lors de l'audience.
L'"Eliot Ness chinois"
Issu de la minorité mongole, Wang Lijun est un expert en arts martiaux. Il ne compterait pas moins de vingt cicatrices sur le corps, souvenirs d'anciennes blessures par balle ou arme blanche.
Le superflic est aussi un spécialiste de médecine légale. Capable de pratiquer une autopsie, il a été nommé professeur de recherche honoraire par un organisme américain, le Henry Lee Institute of forensic science.
Wang Lijun a fait ses classes dans la province du Liaoning, région industrielle du nord-est de la Chine. Simple gardien de la paix au début des années 1980, il grimpe vite dans la hiérarchie et est alors chargé de nettoyer la ville de ses triades. Cette opération qui culmine en 2009 débouche sur des milliers d'arrestations de suspects... qui relatent d'atroces séances de tortures.
Wang Lijun, à la tête du Bureau de la sécurité publique, assoit ainsi sa réputation d'"Eliot Ness" chinois, et devient maire-adjoint de Chongqing.
La chute brutale
Tout bascule pour lui un jour de février où, brutalement tombé en disgrâce auprès de son patron Bo Xilai - ex-chef du parti communiste de Chongqing-, Wang tente de trouver refuge dans un consulat américain, où il déballe devant les diplomates les turpitudes qui se sont déroulées à Chongqing. Et notamment l'assassinat d'un Britannique commis par Gu Kailai, l'épouse de Bo Xilai.
Sitôt sorti du consulat, Wang est transféré à Pékin puis détenu au secret.