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Chine

Chine: arrêtée pour avoir maculé d'encre une photo du président

Le président chinois Xi Jinping le 21 juin 2018

Le président chinois Xi Jinping le 21 juin 2018 - ANDY WONG / POOL / AFP

Une chinoise aurait été placée en détention pour avoir publié sur twitter une vidéo dans laquelle elle projette de l'encre sur un portrait du président Xi Jinping, avant de déclarer "j'attends ici que tu viennes m'arrêter". Son père et un artiste chinois engagé auraient également disparu après avoir réclamé sa libération.

L'association Chinese Human Rights Defenders (CHRD) affirme qu'une Chinoise qui s'est filmée en train de jeter de l'encre sur un portrait de Xi Jinping a été placée en détention, et accuse le régime communiste de protéger le "culte de la personnalité" autour du président. La femme, du nom de Dong Yaoqiong, a diffusé le 4 juillet sur Twitter une vidéo dans laquelle elle accuse le parti au pouvoir d'exercer en Chine un "contrôle oppressif des cerveaux".

Alors qu'elle marche dans un quartier d'affaires de Shanghai, on la voit ensuite jeter de l'encre sur une affiche à l'effigie du président chinois, puis déclarer: "Xi Jinping, j'attends ici que tu viennes m'arrêter". CHRD, une association dont le siège se trouve aux Etats-Unis, ajoute que la femme âgée de 28 ans a été interpellée le même jour, et que son compte Twitter a été effacé. Son dernier message montre une photo de plusieurs hommes en uniforme à l'extérieur de son appartement.

Interrogée par l'Agence France Presse (AFP), la police de Shanghai a déclaré tout ignorer de cette affaire.

Le père et un artiste disparus

L'AFP déclare ne pas être en mesure de vérifier l'identité de la personne qui figure sur la vidéo, mais un homme se présentant comme son père, Dong Jianbiao, l'a confirmée en diffusant sur internet une copie de la carte d'identité de sa fille. Il qualifie son interpellation "d'enlèvement par des bandits" et "d'acte illégal commis au nom de la loi".

L'association humanitaire ajoute qu'après avoir réclamé la libération de Dong Yaoqiong, son père, ainsi qu'un artiste du nom de Hua Yong (connu pour avoir dénoncé l'expulsion de travailleurs migrants l'an dernier), auraient disparu.

Le président chinois, arrivé fin 2012 à la tête du Parti communiste, a renforcé son pouvoir ces derniers mois en obtenant l'abolition de la limite de deux mandats présidentiels de cinq ans ainsi que l'inscription de "la Pensée Xi Jinping" dans la constitution du pays. Twitter est bloqué en Chine ainsi que d'autres réseaux sociaux étrangers comme Facebook, mais le service reste accessible via un réseau privé virtuel (VPN).

L.D., avec AFP