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Amérique du Nord

"Vous n'avez donc pas d'empathie?": la porte-parole de la Maison Blanche interpellée sur la question migratoire

Sarah Huckabee Sanders lors de la conférence de presse du 14 juin à la Maison Blanche.

Sarah Huckabee Sanders lors de la conférence de presse du 14 juin à la Maison Blanche. - NICHOLAS KAMM / AFP

Un journaliste américain a apostrophé la porte-parole de la Maison Blanche ce jeudi sur la politique migratoire visant à séparer les parents de leurs enfants, lui demandant publiquement si "elle n'avait pas de coeur".

Un reporter américain a vivement interpellé la porte-parole de la Maison Blanche Sarah Huckabee Sanders ce jeudi, lors d'une conférence de presse à la Maison Blanche. La question du journaliste portait sur le fait que des milliers d'enfants migrants ont été séparés de leurs parents par l'administration américaine au passage de la frontière. Il s'est vivement emporté, s'exclamant:

"Allons, Sarah, vous êtes mère. Vous n'avez donc aucune empathie pour ce que ces gens traversent? Ces gens ont moins que vous! Sérieusement. Ils n'ont rien.(...) Ils passent la frontière et ils n'ont rien du tout. Vous avez de jeunes enfants. Répondez à la question! "

Une politique de "tolérance zéro" 

Par la voix de son ministre de la Justice, Donald Trump a annoncé le 7 mai dernier l'application d'une nouvelle "tolérance zéro" face à l'immigration illégale, en séparant de leurs parents les enfants arrêtés après avoir passé la frontière avec le Mexique clandestinement. 

"Si vous faites passer (illégalement, NDLR) un enfant, nous vous poursuivrons. Et cet enfant sera séparé de vous, comme requis par la loi", avait notamment déclaré le ministre. 

Déjà en vigueur sous l'administration Obama, cette loi était cependant rarement appliquée.

Balayant la question d'un revers de la main, Sarah Sanders, effectivement mère de trois enfants, accuse le journaliste l'ayant mise au pied du mur de "vouloir passer à la télé". Du ton sec qui lui est coutumier, elle demande à ce que la conférence de presse poursuive son cours.

Des critiques répétées

Ce n'est pas la première fois que cette nouvelle politique est remise en cause. Le 5 juin dernier, les Nations unies avaient exhorté Washington à cesser immédiatement cette pratique qui représente une "violation grave des droits de l'enfant". 

Ravina Shamdasani, haut-commissaire à l'ONU, avait alors souligné que plusieurs centaines d'enfants avaient été séparés de leurs parents à la frontière depuis octobre, y compris un enfant d'un an, citant des informations de groupes de la société civile américaine.

En mai dernier, Ivanka Trump avait été accusée d'être insensible pour avoir posté une photo d'elle et de son jeune fils dans les bras, alors que le gouvernement de Donald Trump affiche une politique migratoire de "tolérance zéro", séparant les enfants de leurs parents.

Jeanne Bulant