Scandale pédophile en Pennsylvanie: de nouveaux documents accablent le Vatican

Selon le procureur général de l'Etat de Pennsylvanie, chargé de l'enquête sur le vaste scandale de pédophilie révélé au mois d'août après deux ans d'enquête, le Vatican était au courant des agissements des prêtres.

Le pape François plus que jamais dans la tourmente. Le Vatican aurait eu connaissance des abus sexuels massifs perpétrés par des prêtres catholiques en Pennsylvanie, où un vaste scandale de pédophilie a été révélé il y a quelques jours par la publication d'une enquête menée pendant deux ans par les services du procureur de cet Etat américain.

Des archives constituées par les autorités cléricales

Le 14 août dernier, le bureau du procureur publiait en effet une enquête de 884 pages dans laquelle étaient dévoilés les abus sexuels perpétrés dans cet Etat pendant 70 ans par plus de 300 prêtres sur au moins 1000 enfants. Des agissements qui auraient été couverts par les autorités cléricales de Pennsylvanie. L'enquête se base sur un demi-million de documents secrètement archivés par les diocèses locaux, qui ont pourtant nié avoir été au courant de ces affaires.

Or il semblerait qu'en plus d'avoir documenté ces cas d'abus, les diocèses en ont fait part aux plus hautes autorités de l'Eglise catholique. De nombreuses anecdotes, figurant dans le rapport, dépeignent ainsi une hiérarchie ayant souvent eu une démarche active pour ne pas ébruiter les cas d'abus sexuels et pour protéger les auteurs de ces agressions.

"Le Vatican était au courant des abus"

Invité mardi sur la chaîne CBS, le procureur général de Pennsylvanie Josh Shapiro a affirmé que le Vatican savait. Selon lui, ces documents secrets avaient en effet été transmis à Rome. 

"Il y a des exemples spécifiques pour lesquels, lorsque les abus ont eu lieu, les prêtres mentaient aux paroissiens, mentaient aux forces de l’ordre, au public, mais ils documentaient tous les abus dans des archives secrètes qu’ils partageaient souvent avec le Vatican", a ainsi déclaré Josh Shapiro. "Le Vatican était au courant des abus et était impliqué dans leur dissimulation", a-t-il encore ajouté.

Le procureur général n'a toutefois pas précisé si le pape François, ou ses prédécesseurs, avaient été informés de ces abus. 

A.S.