Une immigrante mexicaine devenue l'égérie des anti-Trump

Jeanette Vizguerra fait partie des premières personnes que Donald Trump veut expulser. - Jason Conolly - AFP
Elle est le nouveau visage de la lutte contre la politique d'immigration voulue par Donald Trump. Pour éviter l'expulsion, Jeanette Vizguerra-Ramirez, une immigrée mexicaine sans-papier, s'est réfugiée dans une église de Denver, dans le Colorado. Sous le coup d'une condamnation judiciaire, cette mère de famille de quatre enfants est en tête de la liste des trois millions d'immigrés clandestins que le président américain a annoncé vouloir renvoyer dans leur pays d'origine.
Jeanette Vizguerra-Ramirez est arrivée aux Etats-Unis en 1997. Elle a travaillé comme concierge et a ensuite monté une petite entreprise de déménagement et de nettoyage, relève le New York Times. En 2009, elle est arrêtée pour usurpation d'identité. Un prénom, un nom, une adresse et un numéro de sécurité sociale qui lui avait permis jusqu'alors de travailler sur le territoire américain. Traduite en justice où elle a plaidé coupable, la mère de famille est depuis sous le coup d'un ordre d'expulsion.
"Nourrir mes enfants"
Depuis cette date, les services de l'immigration ont accordé cinq reports de son expulsion vers le Mexique, l'administration de Barack Obama estimant qu'il fallait plusieurs années pour obtenir un visa. Jeanette Vizguerra-Ramirez a en effet fait une demande de titre de séjour accordé généralement aux victimes de crimes violents ou aux membres de leur famille s'ils acceptent de travailler avec les autorités dans des enquêtes policières, précise Denver Channel.
"Ce n'est pas seulement une attaque contre moi, c'est une attaque contre tous les immigrés, s'exclame-t-elle, dont l'histoire a touché aux Etats-Unis. Mon seul crime a été d'utiliser de faux documents pour nourrir mes enfants." Si Jeanette Vizguerra-Ramirez était expulsée, elle serait séparée de ses trois enfants, Zury, 6 ans, Roberto, 10 ans et Luna, 12 ans. Eux ont la nationalité américaine. Son mari, chauffeur-routier, n'est pas menacé d'expulsion comme la fille aînée de Jeanette, Tania, qui dispose d'un permis de travail dans le cadre d'un programme d'action mis en place par Barack Obama.
Réfugiée dans une église depuis plus d'une semaine, Jeanette Vizguerra-Ramirez est largement soutenue. Une manifestation de soutien a eu lieu le week-end dernier au Civic Center Park de Denver. "Nous devons prendre position, nous ne pouvons pas nous plaindre si nous ne faisons rien", a déclaré à CBS Denver une participante au rassemblement. Au delà du cas personnelle de cette immigrée mexicaine, les protestataires souhaitent une protection pour l'ensemble des citoyens en vertu de la Constitution américaine et contre les attaques de l'administration Trump.