Trump, vedette controversée de l'émission Saturday Night Live

Manifestation contre la présence de Donald Trump dans Saturday Night Live à New York, samedi 7 novembre 2015. - Andrew Renneisen - Getty Images North America - AFP
Un curieux mélange des genres. Le candidat républicain à la Maison Blanche Donald Trump a animé samedi soir la célèbre émission télévisée Saturday Night Live (SNL), où il parodiait... son propre personnage politique.
Des dizaines de manifestants avaient protesté dans la soirée, pour la deuxième fois cette semaine, devant les studios de la chaîne NBC à New York, contre la tribune ainsi offerte à celui qui est actuellement en tête des sondages côté républicain.
"Basta Trump, le racisme n'est pas une blague", "laissez tomber Trump", pouvait-on lire sur leurs pancartes, à propos du magnat de l'immobilier, qui en lançant sa campagne présidentielle le 16 juin avait qualifié les immigrants mexicains de "violeurs" et trafiquants de drogue.
Un site internet avait même offert 5.000 dollars à qui crierait de façon audible durant l'émission "Trump est un raciste" : la production a récupéré l'idée pour s'en moquer dès le début, le comédien Larry David (producteur de Seinfeld) le répétant à deux reprises, en expliquant qu'il espérait ainsi gagner la somme promise.
Succession de sketches
Un sketch a ensuite montré (le vrai) Donald Trump à la Maison Blanche, deux ans après son élection, ayant tout réussi: un général lui explique que tout va bien en Syrie, que le groupe jihadiste Daesh (l'acronyme en arabe de l'organisation Etat islamique ou EI) a été éliminé, et que les Syriens sont désormais heureux de travailler dans le casino Trump à Damas. La secrétaire d'Etat affirme que les relations n'ont jamais été meilleures avec la Russie, et un troisième intervenant explique au président Trump que la Chine "désormais nous emprunte de l'argent". Le seul problème? "Les Américains en ont marre de gagner", lui explique un conseiller.
Trump explique ce succès total par sa "magie", qui a rendu au pays "sa grandeur", son slogan de campagne répété régulièrement durant l'émission, qui espérait grâce à lui une audience record. Seul bémol à cette situation idyllique, la Première dame Melania Trump, qui se plaint que la Maison Blanche soit la demeure la plus petite dans laquelle elle ait jamais vécue.
On voit aussi le président mexicain apporter un chèque au président Trump "pour construire le mur", promis par le candidat républicain à la frontière pour lutter contre l'immigration clandestine.
"Ses idées n'ont rien de drôle"
Durant le sketch suivant, Trump n'apparaît pas, mais tweete, parodiant là encore certains de ses commentaires ou tweets les plus agressifs de la campagne en cours. Une séquence le montre ensuite chantant et dansant, puis reprochant un peu plus tard à des musiciens de ne pas le laisser assez "briller".
SNL existe depuis 41 ans, et ce n'est pas la première fois qu'un candidat y participe pour se moquer de lui même: Hillary Clinton y a par exemple fait un sketch début octobre.
Le parti démocrate n'a pas manqué de s'alarmer de la présence sur le plateau de Donald Trump, 69 ans, dont NBC s'était distancé après ses déclarations en juin sur les Mexicains. "Le candidat républicain en tête (des sondages) anime SNL. Mais ses idées n'ont rien de drôle", avait-il dénoncé dans un communiqué, rappelant notamment sa volonté de construire un mur à la frontière mexicaine, et le fait qu'il considère comme une "blague" le changement climatique.