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États-Unis

Les grands chantiers qui attendent Donald Trump

Le Bureau ovale, qu'occupera le successeur de Barack Obama.

Le Bureau ovale, qu'occupera le successeur de Barack Obama. - Jewel Samad - AFP

Sur les fronts intérieur comme extérieur, de nombreux dossiers brûlants attendent le successeur de Barack Obama, que les Américains élisent ce mardi.

La campagne est terminée mais pour l'un des deux candidats, le plus dur reste à faire. Le 20 janvier prochain, le successeur de Barack Obama prendra les clés et les rênes de la Maison Blanche, après la cérémonie d'investiture. Qu'il s'agisse d'Hillary Clinton ou de Donald Trump, le prochain président américain va hériter d'un pays confronté à de nombreux enjeux internes et externes, auxquels il devra s'employer à apporter des réponses. Tour d'horizon des principaux chantiers qui attendent le futur locataire du Bureau ovale. 

> Lutter contre le terrorisme à l'extérieur et à l'intérieur

Parmi la multitude de dossiers internationaux en cours, le conflit syrien est sans conteste le plus brûlant pour le futur président américain. Engagés depuis l'été 2014 à la tête de la coalition internationale qui bombarde Daesh en Irak et en Syrie, les Etats-Unis et leurs alliés sont encore loin d'être venus à bout de l'organisation jihadiste. Le nouveau numéro un sera donc chargé de poursuivre le plan d'action actuel, ou d'en imaginer un nouveau. Hillary Clinton et Donald Trump ont tous les deux fait savoir qu'ils comptaient poursuivre la politique de bombardements. 

Parallèlement à cette politique extérieure, le nouveau président devra également mettre en place un plan de lutte interne contre le terrorisme, alors que les Etats-Unis ont été frappés à plusieurs reprises sur leur sol ces derniers mois. 

Sur le front diplomatique, le 45e président des Etats-Unis va hériter du dossier du nucléaire iranien. La signature de l'accord entre Washington et Téhéran, en juillet 2015, n'a pas calmé toutes les tensions entre les deux pays, comme le rappelle Le Figaro. Enfin, les relations avec la Russie seront également au cœur de l'agenda diplomatique du nouveau locataire de la Maison Blanche, après les frictions entre Barack Obama et Vladimir Poutine autour du dossier syrien. Si Donald Trump a déclaré maintes fois qu'il comptait relancer les relations avec le président russe, Hillary Clinton n'a, elle, jamais caché sa méfiance envers le Kremlin.

> Légiférer sur les armes à feu 

C'est le grand échec d'Obama, qui en avait pourtant fait l'une des priorités de son second mandat. Bloqué par un Congrès en majorité républicain, le président sortant n'a jamais réussi à avancer sur la question des armes à feu. Alors que les fusillades sont quotidiennes aux Etats-Unis depuis 2013, que les armes y font près de 30.000 morts chaque année, et que le pays a connu sa pire fusillade de masse le 12 juin dernier avec l’attentat perpétré à Orlando, en Floride, le Congrès bloque toujours toute évolution sur le sujet, influencé par le puissant lobby des armes, la NRA. Mais le débat devrait sans nul doute à nouveau s'imposer sur le devant de la scène, lorsqu'une nouvelle attaque se produira. 

La situation ne devrait pas franchement évoluer sous une présidence Hillary Clinton, et encore moins avec Donald Trump. La candidate démocrate n'a en effet pas l'intention de remettre en question le deuxième amendement de la Constitution américaine, et se heurterait de toute façon à un mur. En contrepartie, elle a indiqué qu'elle comptait renforcer la législation sur le contrôle des armes à feu, notamment en étendant les contrôles sur les antécédents des acheteurs d’armes, et en restreignant les achats dans les foires. A l'inverse, et sans surprise, Donald Trump veut défendre ce qu'il considère comme le "droit naturel et inaliénable" des Américains à porter des armes, ce qui lui vaut le soutien de la NRA.

> Stopper les violences policières

C'est un autre sujet brûlant, qui secoue la société américaine et s'imposera dans le calendrier du nouveau président dès ses premiers mois en poste. Les assassinats d’Afro-Américains par des policiers blancs, qui se sont multipliés depuis 2014, ont relancé les tensions raciales, entraînant des émeutes et le lancement du mouvement Black Lives Matter. Pour éviter que des affrontements tels que ceux survenus à Ferguson, dans le Missouri, et à Baltimore, dans le Maryland, ne se reproduisent, le prochain président devra donc tenter d'apaiser la relation entre minorités et forces de l'ordre. 

Mais au-delà de cette problématique, c'est en vérité toute une population qu'il lui faudra tenter de ressouder, après une campagne présidentielle ultra-violente, au cours de laquelle de nombreuses minorités ont été pointées du doigt, créant ainsi de nombreux clivages et divisions au sein de la société américaine.

> S'attaquer à la dette

Bien que la situation soit moins catastrophique qu'en 2008, année où les Etats-Unis avaient subi de plein fouet la crise des subprimes, qui avait provoqué un véritable marasme financier, la dette publique américaine continue de se creuser, ce qui en fait l'enjeu principal de la politique budgétaire du nouveau président. Les chiffres sont éloquents: malgré un ralentissement de l'endettement des Etats-Unis sous le deuxième mandat de Barack Obama, la dette a atteint en février 2016 le cap des 19.000 milliards de dollars. 

> Réguler l'immigration

Donald Trump en a fait la pierre angulaire de sa campagne, multipliant les déclarations provocantes. Avec près de 12 millions d'immigrés illégaux, essentiellement d'origine mexicaine, l'immigration s'impose de fait comme un thème de politique intérieure majeur, et constitue l'un des principaux dossiers en attente pour le futur chef de l'Etat. 

Si toutes les tentatives de réforme voulues par Barack Obama se sont heurtées au blocage du Congrès, le nouveau président n'aura d'autre choix que de s'atteler lui aussi à cette problématique. Les deux candidats ont bien évidemment des discours totalement opposés sur la question: lorsque Hillary Clinton veut introduire une réforme de l'immigration dès les premières semaines de son mandat, afin de faciliter l’accès à la nationalité et clarifier la situation de nombreuses familles immigrées, Donald Trump veut lutter contre les nouvelles arrivées en construisant un mur à la frontière avec le Mexique.