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John Bolton, ex-conseiller de Donald Trump devenu son opposant, visé par une perquisition du FBI

John Bolton en mai 2019 dans le Bureau ovale, lorsqu'il était encore conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump.

John Bolton en mai 2019 dans le Bureau ovale, lorsqu'il était encore conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump. - Brendan Smialowski © 2019 AFP

Des agents de la police fédérale ont mené ce vendredi 22 août une perquisition au domicile de l'ancien conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump. John Bolton "n'est pas un gars intelligent, mais il pourrait aussi être très antipatriotique, on va voir ça", a réagi le président américain.

L'opération s'est déroulée chez un ancien conseiller de Donald Trump devenu l'un de ses plus ardents critiques. Ce vendredi 22 août, la police fédérale américaine (FBI) a perquisitionné le domicile de John Bolton, ex-conseiller de Donald Trump à la sécurité nationale lors du premier mandat du président républicain.

Tôt ce vendredi, des agents du FBI entraient et sortaient de la maison en banlieue de Washington de cet ancien haut responsable américain, a constaté un journaliste de l'AFP.

"PERSONNE n'est au-dessus de la loi... Les agents du FBI sont en mission", a déclaré sur X le directeur de la police fédérale, Kash Patel, sans que ce fidèle de Donald Trump ne précise à quelle affaire il faisait référence.

Selon le tabloïd New York Post, qui cite un responsable de l'administration Trump, l'enquête aurait été ordonnée directement par Kash Patel. Sollicité par l'AFP, le FBI a indiqué n'avoir "aucun commentaire" à faire sur la perquisition.

Lors de sa campagne présidentielle de 2024, Donald Trump avait fait grand cas de sa volonté d'enquêter et de poursuivre ses "ennemis de l'intérieur". En 2020, il avait affirmé que John Bolton devrait être "en prison" pour un livre que l'ancien conseiller avait écrit sur son passage à la Maison Blanche entre 2018 et 2019.

Un "moins-que-rien" pour Donald Trump

Interrogé par la presse vendredi, Donald Trump a déclaré ne pas avoir été informé par le FBI de cette perquisition, avant de lancer plusieurs piques à son ancien conseiller.

"Je ne suis pas fan de John Bolton. C'est vraiment un moins-que-rien", a déclaré le président américain. "Ce n'est pas un gars intelligent, mais il pourrait aussi être très antipatriotique, on va voir ça."

Selon le New York Times et d'autres médias américains, la perquisition a été ordonnée pour déterminer si John Bolton avait partagé ou était en possession illégalement de documents confidentiels.

De retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump avait signé un décret exécutif accusant son ex-conseiller d'avoir révélé "des informations sensibles du temps où il était" à la Maison Blanche. Il avait également privé son ancien conseiller de la protection du Secret Service, l'agence chargée de protéger les hautes personnalités politiques aux États-Unis et lui avait coupé tout accès à des données de sécurité et de renseignement.

John Bolton avait alors déclaré être "déçu mais pas surpris" de la décision. Se disant la cible d'un projet d'assassinat fomenté par l'Iran entre 2021 et 2022, il avait également affirmé en janvier: "La menace demeure". Téhéran aurait ainsi voulu venger la mort de son général Qassem Soleimani, tué le 3 janvier 2020 dans une frappe de drone en Irak ordonnée par Donald Trump lors de son premier mandat (2017-2021).

Une "présidence de représailles"

Avec son visage barré d'une épaisse moustache, ce républicain de 76 ans s'était fait connaître à l'international comme ambassadeur à l'ONU sous la présidence de George W. Bush, durant la guerre en Irak.

Après son limogeage par Donald Trump, il avait commencé à prendre position contre les politiques menées par le républicain. Dans un livre paru en 2020, John Bolton avait présenté son ancien patron comme obnubilé par sa seule réélection et "inapte" à diriger la première puissance mondiale. Récemment, il a critiqué le sommet entre le président américain et son homologue russe, Vladimir Poutine, en Alaska.

Dans une interview la semaine dernière à la chaîne ABC News, l'ancien ambassadeur avait regretté le fait que Donald Trump s'en prenne à lui et d'autres, estimant que le second mandat du républicain était une "présidence de représailles". Il a également critiqué à plusieurs reprises la nomination de Kash Patel à la tête du FBI, qui selon lui "montre ce que Trump veut vraiment, c'est-à-dire une allégeance à Trump".

Au moment de cette nomination, des élus démocrates avaient aussi exprimé leur forte opposition. Le sénateur démocrate Dick Durbin avait ainsi dit craindre que cet ancien procureur fédéral n'utilise son nouveau rôle pour "se venger de ses ennemis politiques". En 2023, Kash Patel avait assuré que s'il était amené à prendre la direction du FBI, les agences de police "s'en prendraient" aux journalistes ainsi qu'aux responsables du gouvernement de Joe Biden.

V.G. avec AFP