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"Soyez des flics": qui est Kash Patel, le nouveau patron contesté du FBI choisi par Donald Trump?

Kash Patel à Las Vegas le 25 octobre 2024

Kash Patel à Las Vegas le 25 octobre 2024 - Patrick T. Fallon / AFP

Fils de migrants indiens, Kash Patel a occupé plusieurs postes à responsabilité lors du premier mandat de Donald Trump.

Une officialisation qui fait polémique. La nomination de Kash Patel au poste de directeur du FBI, la police fédérale américaine, a été confirmée ce jeudi 20 février de justesse par le Sénat à majorité républicaine, malgré les vives critiques du camp démocrate et au-delà quant à ce choix voulu par Donald Trump.

Sur 100 sénateurs, 51 ont voté pour la nomination de Kash Patel à la tête du FBI et 49 contre - dont deux élues républicaines.

"Le peuple américain mérite un FBI transparent, responsable et engagé en faveur de la justice. La politisation de notre système judiciaire a érodé la confiance du public - mais c'est terminé", a martelé Kash Patel sur les réseaux sociaux peu après sa nomination entérinée.

"Ma mission en tant que directeur est claire: laissez les bons flics être des flics - et rétablir la confiance dans le FBI", a-t-il encore affirmé.

QAnon et "état profond"

Ancien procureur fédéral de 44 ans, Kash Patel est un soutien farouche de Donald Trump, vivement contesté par l'opposition démocrate, notamment pour sa défense des émeutiers du Capitole et son soutien exprimé par le passé à la mouvance complotiste d'extrême droite QAnon.

Comme le rappelle la BBC, au cours de son audition au Sénat le mois dernier, Kash Patel a nié avoir une "liste d'ennemis" et avait assuré que "tous les agents du FBI (seraient) protégés contre des représailles politiques".

La liste de 60 noms comprend notamment l'ancien président Joe Biden, l'ancien procureur général Merrick Garland et l'ancien conseiller à la sécurité nationale John Bolton.

Fils de migrants indiens et d'ailleurs auteur d'un livre sur l'"État profond", il a occupé plusieurs postes à responsabilité lors du premier mandat de Donald Trump (2017-2021), notamment comme conseiller à la sécurité nationale ou encore chef de cabinet au Pentagone.

"Kash a fait un travail incroyable pendant mon premier mandat", avait alors affirmé Donald Trump, ajoutant que Kash Patel aurait la tâche de "mettre fin à l'épidémie croissante de criminalité en Amérique, démanteler les gangs criminels et mettre fin au fléau maléfique de la traite des êtres humains et du trafic de stupéfiants à travers la frontière".

"Soyez des flics"

Alors pressenti pour le poste, Kash Patel avait annoncé vouloir "se débarrasser" des services de renseignement du FBI. "Je fermerais le J. Edgar Hoover Building (siège du FBI, NDLR) le premier jour et le rouvrirais le lendemain en tant que musée de l'État profond", avait-il déclaré en septembre dernier.

"Et je prendrais les 7.000 employés qui travaillent dans ce bâtiment et je les enverrais à travers l'Amérique pour chasser les criminels. Soyez des flics. Vous êtes des flics. Soyez des flics", avait-il ajouté.

Dans un autre échange avec l'ancien stratège de Donald Trump Steve Bannon, il avait assuré vouloir s'en "prendre à ceux qui, dans les médias, ont menti sur les citoyens américains qui ont aidé Joe Biden à truquer les élections présidentielles".

"Catastrophe politique"

Kash Patel est "dangereusement politiquement extrême", l'a attaqué le sénateur démocrate Dick Durbin, après avoir qualifié sa nomination de "catastrophe politique et pour la sécurité nationale" plus tôt dans la journée.

"Il a répété son intention d'utiliser" la police fédérale "de notre nation pour se venger de ses ennemis politiques", a poursuivi l'influent sénateur.

Ces dernières heures, la ministre de la Justice américaine, Pam Bondi, a elle-même averti les Américains qui s'opposent à Donald Trump de "faire attention" après la nomination de Patel.

Le FBI, à l'image de l'administration fédérale dans son ensemble, est vivement secoué depuis le retour au pouvoir de Donald Trump il y a un mois.

La presse américaine rapporte une purge en cours au sein de la police fédérale, entre hauts responsables écartés, poussés à la démission, à la retraite, ou limogés, et licenciements ou sanctions en préparation pour des dizaines d'agents ayant participé aux enquêtes judiciaires relatives à l'assaut contre le Capitole du 6 janvier 2021 et à la rétention par Donald Trump de documents classifiés après son premier mandat.

Neuf agents du FBI ont même lancé au début du mois une procédure judiciaire pour empêcher le ministère de la Justice de collecter des informations sur ceux impliqués dans ces investigations.

https://twitter.com/Hugo_Septier Hugo Septier Journaliste BFMTV