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"Honteux", "arrogant"... J.D Vance critiqué en Chine après ses propos sur les "paysans chinois"

Le vice-président des États-Unis, J.D. Vance, arrive à l'événement commercial "Make America Wealthy Again" dans la roseraie de la Maison Blanche le 2 avril 2025 à Washington, DC.

Le vice-président des États-Unis, J.D. Vance, arrive à l'événement commercial "Make America Wealthy Again" dans la roseraie de la Maison Blanche le 2 avril 2025 à Washington, DC. - Andrew Harnik / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP

En pleine guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, le vice-président américain J.D Vance a affirmé ce jeudi 3 avril dernier que Washington empruntait l'argent de "paysans chinois" pour leur acheter ensuite le fruit de leur travail. De quoi déplaire à Pékin et aux internautes chinois.

Dans le sillon de la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump à coups de droits de douane instaurés tous azimuts, en particulier vis-à-vis de la Chine, le vice-président américain J.D Vance s'est attiré les foudres des internautes chinois.

Ce jeudi 3 avril dernier, le républicain a défendu sur Fox News l'offensive commerciale du président Donald Trump - un antidote à l'"économie mondialiste" selon lui - et a affirmé que Washington empruntait l'argent de "paysans chinois" pour leur acheter ensuite le fruit de leur travail.

"Nous empruntons de l'argent aux paysans chinois pour acheter les choses que produisent ces paysans chinois", a déclaré J.D Vance à la chaîne de télévision conservatrice.

"Ce n'est pas une méthode pour la prospérité économique. Ce n'est pas une méthode pour de bas prix, et ce n'est pas une méthode pour de bons emplois aux États-Unis d'Amérique", a ajouté le bras droit de Donald Trump.

Des "mots ignorants et impolis"

Des propos qui ont fait réagir la diplomatie chinoise. "Il est surprenant et triste d'entendre de tels mots ignorants et impolis de la part de ce vice-président", a répondu ce mardi 8 avril un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères lors d'une conférence de presse. "La pression, les menaces et le chantage ne sont pas la bonne façon de traiter avec la Chine", a ajouté Lin Jian.

Outre Pékin, les paroles de J.D Vance ont attisé la colère de la population chinoise. Des extraits de cette interview ont été maintes fois repartagés sur le réseau social chinois Weibo. Selon CNN, un hashtag reprenant ces propos est devenu le premier sujet en vogue lundi soir avant de cumuler de 140 millions de vues ce mardi après-midi.

"En tant que personnage clé du gouvernement américain, il est vraiment honteux que Vance dise de telles choses", a écrit un utilisateur de Weibo, rapporte la BBC.

"Nous sommes peut-être des paysans, mais nous disposons du meilleur réseau ferroviaire à grande vitesse au monde, des capacités logistiques les plus performantes et des technologies de pointe en matière d'IA, de conduite autonome et de drones. Ces paysans ne sont-ils pas impressionnants?" a ironisé un autre internaute selon CNN.

Quand Hu Xijin, ancien rédacteur en chef influent du tabloïd Global Times, a avancé que "ce véritable 'paysan' issu de l’Amérique rurale" semblait "manquer de perspective". "Nombreux sont ceux qui l’exhortent à venir découvrir la Chine par lui-même", a-t-il ajouté.

"Arrogant et grossier comme toujours"

Plusieurs internautes ont moqué le vice-président américain qui affichait dans ses mémoires en 2016 ses racines rurales. "Ses mémoires ne s'appellent-ils pas 'Hillbilly Elegy'?" a questionné un utilisateur de Weibo. "Hillbilly" étant l'équivalent de "plouc" en français.

"Regardez, c'est leur vrai visage: arrogant et grossier comme toujours", a déclaré un autre internaute.

Les États-Unis ont imposé à la Chine à partir de ce mercredi 9 avril des droits de douane cumulés de 104%. Pékin n'a pas tardé à riposter en annonçant porter ses surtaxes de rétorsion contre les produits américains à 84%, et non pas à 34% comme initialement prévu.

Ce bras de fer entre Pékin et Washington fait craindre une chute de la croissance mondiale et souffler un vent de panique sur les marchés boursiers.

Juliette Brossault