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États-Unis

Face à la censure de Trump, les scientifiques américains entrent en résistance sur Twitter

Capture du faux compte Twitter de la Nasa, "Rogue Nasa", lancé par des anonymes.

Capture du faux compte Twitter de la Nasa, "Rogue Nasa", lancé par des anonymes. - Capture d'écran Twitter

De faux comptes d'agences publiques américaines, telles que la Nasa ou l'Agence de protection de l'environnement, ont été lancés par des anonymes, pour protester contre la censure imposée par l'administration Trump.

Face à la menace grandissante, les scientifiques ont lancé leur riposte. Alors que, à peine investi, le nouveau président américain Donald Trump a imposé un black out à l'Agence américaine pour la protection de l'environnement (EPA), contrainte de geler sa communication, notamment en ne diffusant plus de communiqués de presse et en ne postant plus sur les réseaux sociaux, un mouvement de dissidence est en train de naître, sur Twitter. 

Faux comptes Twitter

Force est de constater que le compte Twitter officiel de l'EPA est resté silencieux depuis le 19 janvier, soit la veille de l'investiture de Donald Trump, alors qu'il avait habitué ses abonnés à des messages quotidiens. 

La mesure inquiète le milieu scientifique, qui craint une censure généralisée des travaux et rapports, notamment ceux portant sur l'environnement, compte tenu du climato-scepticisme assumé et revendiqué du nouveau président américain. Aussi, plusieurs membres d'agences publiques ont pris les devants ces derniers jours, en organisant une réponse digitale pour sensibiliser à ce risque de censure généralisée des faits scientifiques.

De faux comptes Twitter d'agences publiques officielles, telles que l'EPA, l'Agence pour la protection de l'environnement, le National Park Service, l'agence fédérale chargée de gérer les parcs nationaux, ou la Nasa, ont émergé, pour dénoncer la censure imposée par l'administration Trump. Actualisés plusieurs fois par jour, ils auraient tous été lancés par des employés de ces agences souhaitant conserver l'anonymat, qui s'emploient à dénoncer les pratiques du nouveau gouvernement, et notamment sa promotion des "faits alternatifs". 

"Si publier des faits et informations scientifiques depuis un faux compte Twitter est notre seule option pour résister pendant quatre ans, nous le ferons", écrit ainsi le compte @RogueNASA, pour "Nasa rebelle".

"Il ne prendra jamais notre liberté"

"Si un jour (quand?) la Nasa reçoit l'ordre de cesser de tweeter, partager des informations sur la science et le changement climatique, nous vous informerons", peut-on encore lire sur ce compte, qui recense déjà 600.000 abonnés.

Sur son compte alternatif, l'EPA, dont le logo a été barré du mot "rogue" ("rebelle") met en garde Donald Trump: "Il peut prendre notre compte officiel mais il ne prendra jamais notre liberté".

Les tweets sont une alternance de faits scientifiques et de critiques du nouveau président américain. "Environ 90% des scientifiques et 97% des scientifiques étudiant le climat ont dit que les températures ont augmenté", avance un tweet. "Une semaine s'achève. Encore 207 #résister", dit un autre.

Une marche prévue à Washington

Si cette tentative de dissidence symbolique semble saluée par de nombreux internautes, certains médias américains ont montré quelques réticences face à l'initiative, redoutant que le développement de "vrais-faux" comptes ne brouille le message des comptes officiels des agences, comme le rapporte France 24. 

Les scientifiques ne comptent en tout cas pas se limiter à cette dissidence digitale. Une marche est prévue à Washington la semaine prochaine, pour protester contre la censure imposée par Donald Trump au monde scientifique. 

A.S.