États-Unis : surcroît des ventes d'armes depuis la tuerie de Newtown

La peur d'une éventuelle interdiction des fusils d'assaut et de chargeurs de grande capacité a fait bondir leurs ventes.

Les ventes d'armes ont bondi aux États-Unis depuis la fusillade de Newtown, par peur notamment d'une éventuelle interdiction prochaine des fusils d'assaut et de chargeurs de grande capacité.

Après la tuerie de l'école de Newtown le 14 décembre dernier, où 26 personnes dont 20 enfants de 6 et 7 sept ans, ont été tués par un assaillant armé notamment d'un fusil d'assaut, le président Obama a demandé des mesures rapides, souhaitant un projet de loi d'ici janvier.

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Pour Larry Hyatt, propriétaire d'un magasin d'armes à Charlotte en Caroline du Nord, "cela a provoqué un engouement pour les achats d'armes". Les ventes d'armes se sont accélérées "parce que le président s'est exprimé dans les médias et a dit en substance : si vous voulez une arme, ce serait mieux de l'acheter maintenant", a-t-il estimé.

Un niveau "sans précédent"

Peter Brownell, plus grand fournisseur mondial de munitions et d'accessoires a avoué que depuis la tuerie de Newtown, la demande de chargeurs avait atteint un niveau "sans précédent". Ce dernier a même vendu en trois jours, autant de chargeurs qu'en trois ans et demi.

Les journaux locaux américains ont également rapporté que les ventes d'armes ont augmenté un peu partout dans les zones rurales, notamment dans les foires aux armes.

Depuis Newtown, la vente d'équipements de sécurité pour les enfants a aussi enregistré une hausse notable, dont un produit vedette : le cartable pare-balle. "Après la tragédie de Newtown, nos ventes sont dix fois plus importantes", a reconnu Richard Craig, directeur de la société Amendment II, du nom du deuxième amendement de la Constitution qui autorise le port d'armes.

"Crainte de nouvelles restrictions"

En Floride, l'État qui compte le plus de personnes armées aux Etats-Unis, les magasins d'armes ont enregistré des ventes record après le drame et le cap du million de permis actifs de port d'armes a été atteint (sur 19 millions d'habitants).

Pour Ramiro, propriétaire d'un magasin d'armes à Miami, "il y a beaucoup de questions, pour savoir si nous avons des munitions, si nous avons encore des fusils d'assaut, et aussi sur les prix parce qu'ils ont grimpé depuis ce qui est arrivé".

"Tout le monde achète des armes par crainte de nouvelles restrictions", a renchéri Dave F. Johnson, lui aussi propriétaire d'une enseigne d'armes à feu à Miami.

Un texte début janvier

Le débat sur les armes reste vif. Le président Obama a appelé le Congrès à voter une loi interdisant les fusils d'assaut et les chargeurs à grande capacité, et comblant les vides juridiques permettant d'acheter des armes sans vérification des antécédents de l'acheteur. La sénatrice démocrate de Californie Dianne Feinstein, soutenue par plusieurs élus démocrates et des stars d'Hollywood, va présenter début janvier un texte qui bannit les armes d'assaut et les chargeurs de plus de 10 balles. Ceux d'Adam Lanza, le tueur de Newtown, pouvaient en contenir beaucoup plus.

Mais le puissant lobby des armes, la National Rifle Association, a exclu dimanche tout soutien à une réglementation, proposant en revanche de placer des policiers armés devant chaque école.

Un journaliste de CNN menacé d'expulsion

Le 18 décembre, un débat sur le port d'armes aux Etats-Unis sur la chaîne CNN, a provoqué de nombreuses réactions. Le journaliste Piers Morgan a qualifié les propos de son invité, Larry Pratt, le directeur exécutif de l'association des détenteurs d'armes, d'"argumentaire ridicule". "Vous n'avez pas d'argument cohérent, et vous ne vous souciez pas du tout du taux d'homicide par armes à feu en Amérique, n'est-ce pas ?", s'est emporté le journaliste. Et d'ajouter : "Vous êtes un homme incroyablement stupide n'est-ce pas ?".

D'après le site de la RTBF, une pétition rassemblant plus de 48.000 signatures demanderait l'expulsion de Piers Morgan. Elle l'accuse d'abuser de sa position d'animateur au sein d'une chaine nationale pour s'attaquer aux droits des citoyens américains.

L'administration américaine devrait examiner la pétition, étant donné le nombre important de signatures selon la RTBF.

Voici la vidéo :