États-Unis: l'auteur d'une tuerie raciste au Texas en 2019 condamné à la prison à vie

Patrick Crusius, 21 ans, pose pour une photo d'embauche le 4 août 2019 à El Paso, au Texas. - HO / El Paso Police Department / AFP
L'auteur de la tuerie en 2019 dans un supermarché américain prisé de la communauté hispanique à El Paso a plaidé coupable ce lundi 21 avril devant la justice du Texas et a été condamné à la prison à vie, sans possibilité de libération conditionnelle.
Patrick Crusius, à l'époque âgé de 21 ans et adepte du suprémacisme blanc, avait déjà été condamné en 2023 par la justice fédérale à 90 peines de prison à vie consécutives pour avoir tué 23 personnes dans cette ville à la frontière avec le Mexique.
L'accord passé avec la justice texane de plaider-coupable lui a permis d'éviter une potentielle condamnation à mort.
"Votre nom et votre haine seront oubliés"
"Au moment où vous commencez le reste de votre vie derrière les barreaux, souvenez-vous de ceci: votre mission a échoué", a déclaré en conclusion Sam Medrano Jr, le juge chargé de l'affaire au Texas. "Vous n'avez pas déchiré cette ville, vous l'avez renforcée", a-t-il ajouté.
Les habitants d'El Paso "se souviendront toujours des vies que vous avez dérobées. Leurs noms, leurs histoires, leurs accomplissements, leur lumière ne s'estomperont jamais, alors que votre nom et votre haine seront oubliés", a également déclaré le magistrat.
Début août 2019, Patrick Crusius avait mis en ligne un document reprenant les thèses du suprémacisme blanc dans lequel il dénonçait une "invasion hispanique du Texas" et louait l'auteur du massacre dans des mosquées de Christchurch, en Nouvelle-Zélande, qui avait fait 51 morts.
Il avait ensuite roulé près de dix heures depuis la banlieue de Dallas où il vivait, jusqu'à El Paso, ville à majorité hispanique, où il avait ouvert le feu avec un fusil semi-automatique dans un hypermarché Walmart.
23 morts dont huit ressortissants Mexicains
À l'arrivée des policiers, il était sorti d'un véhicule, les mains en l'air, en déclarant être le tireur. Pendant sa garde à vue, il avait reconnu avoir voulu s'en prendre à des "Mexicains".
La tuerie avait fait 23 morts, dont huit ressortissants Mexicains et une majorité d'Américains d'origine hispanique. Il avait profondément choqué les États-Unis et ouvert un débat sur la responsabilité des diatribes anti-immigrants du président républicain Donald Trump, lors de son premier mandat.
Le massacre d'El Paso reste l'une des tueries les plus meurtrières de l'histoire des États-Unis, pourtant régulièrement endeuillés par les fusillades.