Trump: que se passe-t-il si un candidat à la présidentielle américaine meurt avant le scrutin?

La tentative d'assassinat de Donald Trump invite à se poser la question de ce qui est prévu en cas de mort d'un candidat républicain ou démocrate avant l'élection présidentielle, prévue le 5 novembre 2024 aux Etats-Unis.

Donald Trump est toujours en vie, mais il a frôlé la mort. Le candidat à l'investiture républicaine pour la présidentielle de novembre prochain a échappé à une tentative d'assassinat le week-end dernier en Pennsylvanie. Moins de 48 heures après les faits, la convention nationale des Républicains s'est ouverte ce lundi 15 juillet à Milwaukee, dans le Wisconsin, et doit officiellement investir l'ancien locataire de la Maison Blanche candidat du parti d'ici jeudi.

Mais que se passerait-il en cas de scénario où un candidat viendrait à mourir avant l'élection, prévue le 5 novembre?

En cas de mort avant l'investiture officielle

Mais en cas de décès d'un prétendant à l'investiture avant ou pendant la convention, les cartes seraient rebattues. Il reviendrait alors aux délégués du parti de désigner un nouveau candidat. Une opération qui ferait très certainement l'objet d'une âpre bataille, ponctuée de marchandages et tractations en coulisses.

Les délégués, de simples citoyens - étudiants, militants... - aux célébrités locales ou juristes de l'État sont élus dans le cadre de primaire ou caucus. Désignés pour leur soutien à un candidat en particulier, ils sont ensuite censés faire valoir ce soutien par leur propre vote lors de la convention nationale du parti.

Côté démocrates, si Joe Biden, dont la santé semble de plus en plus fragile, venait à décéder, le parti présente un fonctionnement similaire. Il existe simplement un système de "superdélégués" en plus, un groupe d'environ 700 hauts dirigeants et élus du parti, qui ne peuvent pas s'exprimer au premier tour de la convention démocrate s'ils peuvent faire basculer une nomination, mais qui sont en revanche libres de voter comme ils le souhaitent aux tours suivants, précise CNN.

La convention nationale démocrate est prévue du 19 au 22 août à Chicago.

En cas de décès après l'investiture du candidat

S'il arrivait malheur à Donald Trump ou son rival démocrate Joe Biden après qu'ils ont été officiellement investis par leur parti respectif, il semblerait logique que leurs colistiers les remplacent dans la course à la Maison Blanche.

Pour Joe Biden, il s'agirait donc d'une colistière, en la personne de Kamala Harris, qui serait déjà amenée à remplacer l'actuel président à la tête des Etats-Unis s'il venait à décéder d'ici la fin de son mandat.

Du côté de Donald Trump, le colistier n'a pas encore été choisi, mais plusieurs noms circulent, comme celui du sénateur de Floride Marco Rubio ou du sénateur de Caroline du Sud Tim Scott. Une certitude: l'ancien président doit l'annoncer dans les heures qui viennent.

Toutefois, ce n'est pas automatiquement le colistier qui remplace le candidat décédé. Ainsi, le Comité national des Républicains peut très bien décider de convoquer à nouveau la convention nationale du parti, ou bien sélectionner lui-même un nouveau candidat, indique CNN.

S'agissant du Parti démocrate, le Comité national du parti est habilité à désigner un nouveau candidat, après que le président du comité - actuellement Jaime Harrison - a consulté les gouverneurs et élus démocrates du Congrès.

Après la tentative d'assassinat de Donald Trump, il est possible que l'élection présidentielle n'ait pas encore livré toutes ses surprises. Et la politique américaine ne manquerait pas de connaître d'importants remous si l'un des candidats, démocrate ou républicain, devait abandonner la campagne.

Thomas Chenel