"Nous sommes vraiment fiers": le village indien du grand-père de Kamala Harris prie pour sa victoire à la présidentielle

À Thulasendrapuram, village indien où a habité le grand-père maternel de Kamala Harris, des habitant prient pour sa victoire de l'élection présidentielle américaine de novembre.

À Thulasendrapuram, village des ancêtres indiens de Kamala Harris, des prêtres hindous prient pour la victoire de la vice-présidente des États-Unis lors de l'élection présidentielle de novembre.

Une unique et étroite route bordée de cocotiers mène à Thulasendrapuram, un village entouré de rizières de l'État méridional du Tamil Nadu, où a habité le grand-père maternel de Kamala Harris, propulsée dans la course à la Maison-Blanche après le retrait de Joe Biden ce dimanche 21 avril. En cas de nomination par le parti démocrate, elle deviendra la première femme noire et originaire d'Asie du Sud à briguer la présidence des Etats-Unis.

"Nous sommes vraiment fiers"

Un grand portrait d'elle, tout sourire, trône déjà à l'entrée du village près du principal temple. Des prières communautaires y ont commencé le lendemain de l'annonce de Joe Biden, qui a aussitôt affiché son soutien à sa vice-présidente, et elles devraient se poursuivre jusqu'au jour du scrutin.

"Nous sommes vraiment fiers d'elle. Avant, les Indiens étaient gouvernés par des étrangers. Aujourd'hui, ils sont à la tête de nations puissantes", estime un habitant du village auprès de la BBC.

Un portrait de Kamala Harris affiché à Thulasendrapuram, en Inde, le 23 juillet 2024 © Idrees MOHAMMED / AFP

"Nous avons prié pour elle et elle est devenue vice-présidente" lors de la précédente élection américaine de 2020, affirme aussi le prêtre en chef du temple, M. Natrajan, à l'AFP ce mardi 23 juillet. "Avec la bénédiction de notre divinité toute-puissante, nous sommes confiants dans le fait qu'elle deviendra désormais aussi présidente", ajoute cet homme de 61 ans.

Des offrandes et des prières

Un autre grand portrait de Kamala Harris se dresse à l'extérieur de l'édifice, décoré de motifs complexes, et des dizaines de villageois s'y pressent. Les prières vont s'amplifier à mesure que les élections approcheront, explique M. Natrajan, qui est également vétérinaire à la clinique voisine.

Une personne montre le nom de Kamala Harris sur le mur du temple de Thulasendrapuram, en Inde, indiquant les dons effectués pour l'édifice, le 23 juillet 2024 © Idrees MOHAMMED / AFP

Le nom de Kamala Harris figure sur une liste de donateurs sur un des murs du temple, mais elle n'a pas visité le village depuis qu'elle est devenue vice-présidente.

"Cette fois si elle gagne encore, les célébrations seront plus grandioses que tout ce que le village a jamais vu", prédit le prêtre. "Après être devenue présidente, elle devra nous rendre visite".

Des offrandes ont été "faites par les habitants du village", dit J Sudhakar, 50 ans, un influent dirigeant local. "C'est un effort collectif de tout le monde au village pour l'une des nôtres".

Des attentes élevées

Le grand-père maternel de Kamala Harris, PV Gopalan, a quitté le village des décennies auparavant, mais les habitants assurent que la famille a gardé des liens étroits et a régulièrement fait des dons pour l'entretien du temple.

Kamala Harris, 59 ans, est née en Californie, mais elle a régulièrement accompagné en Inde sa mère, la spécialiste du cancer du sein Shyamala Gopalan, et a souvent parlé de l'influence de son grand-père maternel.

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Vijay Kumar, un employé du gouvernement, souligne que le village a bénéficié de la notoriété de Kamala Harris. Une banque commerciale locale a ainsi donné 10 millions de roupies (120.000 dollars) pour rénover un réservoir longtemps abandonné dans le secteur. "Ils ont fait cela uniquement à cause de l'association de Kamala Harris avec notre village", estime le fonctionnaire de 59 ans.

Et avant même qu'elle ne brigue la présidence américaine, les attentes sont grandes dans cette région du sud de l'Inde. "Seuls les très brillants peuvent aller en Amérique, mais si elle peut faire venir des entreprises dans notre région, nos enfants pourront y travailler", espère J Sudhakar.

"Elle était vice-présidente et va maintenant devenir présidente, mais elle devrait faire quelque chose pour nous aussi. Quel est l'intérêt sinon ?", juge T Selvi, une agricultrice de 53 ans.

Sophie Cazaux avec AFP