"Qu'avez-vous fait la semaine dernière?": l'ultimatum de Musk sème la confusion chez les fonctionnaires fédéraux américains

Elon Musk à la cérémonie d'inauguration au cours de la cérémonie d'investiture de Donald Trump à Washington, DC, le 20 janvier 2025. - Chip Somodevilla
L'administration Trump avait donné aux fonctionnaires fédéraux américains jusqu'à ce lundi 24 février, minuit, pour justifier de leur récente activité professionnelle sous peine d'être renvoyés. Mais les instructions contradictoires données par l'administration, leur hiérarchie et même le président Trump ces derniers jours ont semé la confusion jusqu'à la dernière minute.
Sommé par le président républicain de se montrer "plus agressif" dans sa mission de sabrer dans les dépenses publiques, Elon Musk a enjoint samedi aux fonctionnaires fédéraux de répondre à un courriel, affirmant que "l'absence de réponse" serait considérée comme une "démission".
Dans la foulée, le service des ressources humaines de l'administration fédérale, l'OPM, a envoyé aux plus de deux millions d'employés concernés un message intitulé: "Qu'avez-vous fait la semaine dernière ?".
L'OPM exigeait avant lundi minuit une réponse décrivant cinq tâches accomplies au cours de la semaine précédente, envoyée également à son responsable. Il était seulement demandé de ne pas partager d'informations confidentielles.
Des consignes contradictoires
À l'approche de l'heure limite, Donald Trump, qui a défendu le fond et la forme en qualifiant le message d'Elon Musk de "génial", a affirmé lundi que ceux qui n'y répondront pas seraient "à moitié virés" ou carrément renvoyés, sans expliciter son propos. "Si les gens ne répondent pas, ça veut très probablement dire qu'ils n'existent pas ou ne travaillent pas", a-t-il estimé devant des journalistes.
Mais, selon des médias américains, dont CNN, quelques heures après ces déclarations, l'OPM a officiellement notifié aux agences que le questionnaire était basé sur le volontariat et qu'une absence de réponse "n'équivaudrait pas à une démission".
Car depuis samedi, certaines agences fédérales et notamment dans des secteurs sensibles demandaient à leurs employés de ne pas y répondre. Parmi eux, le ministère de la Défense, de la Justice, de la Sécurité intérieure, le FBI et le renseignement national.
"Notre chef a dit que c'était obligatoire. Puis l'OPM a dit que c'était devenu volontaire. Puis je suppose que Trump vient de nous dire que c'était à nouveau obligatoire", a déclaré à CNN un employé du ministère des anciens combattants. "Personne ne sait qui est responsable et qui écouter".
Une échéance repoussée sine die
En revanche, le ministère des Finances a demandé à ses employés de le faire d'ici minuit. Cette demande "reflète la volonté de faire en sorte que le personnel fédéral rende davantage de comptes, comme dans le secteur privé", défend le département du Trésor dans un courriel consulté par l'AFP.
Elon Musk a finalement repoussé l'échéance de son ultimatum, sans indiquer de date limite toutefois. "À la discrétion du Président, les fonctionnaires ont une nouvelle chance", a-t-il annoncé lundi soir sur le réseau X (ex-Twitter), qu'il détient, ajoutant que l'absence de réponse "une deuxième fois entraînera le licenciement".
Il s'agit de la plus récente offensive d'Elon Musk à l'encontre d'une bureaucratie fédérale jugée trop lourde et coûteuse par Donald Trump et ses soutiens, alors que ses équipes, groupées sous la bannière d'une "commission pour l'efficacité gouvernementale" (Doge), vont de service en service pour tailler dans les dépenses et licencier du personnel.