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Espèces en danger: l'administration Trump veut revoir la définition du "mal"

Le président américain Donald Trump assiste à l'UFC 314 au Kaseya Center à Miami, Floride, le 12 avril 2025.

Le président américain Donald Trump assiste à l'UFC 314 au Kaseya Center à Miami, Floride, le 12 avril 2025. - Mandel NGAN / AFP

Le ministère suggère de modifier une loi votée en 1973 qui interdit de faire "mal" aux espèces en danger, en excluant cette fois-ci la protection de leur habitat. "Les espèces en danger ont besoin d'un endroit sûr pour vivre", a déploré une association écologiste.

L'administration Trump a proposé mercredi 16 avril d'assouplir la définition du "mal" fait aux espèces en danger en excluant la protection de leur habitat, une mesure aussitôt contestée par les organisations écologistes.

La loi américaine sur les espèces en danger, votée en 1973, interdit de faire du "mal" aux plantes ou animaux menacés d'extinction. Mais "la définition réglementaire actuelle du mot 'mal' comprend aussi la modification de l'habitat", explique le ministère de l'Intérieur, chargé aux États-Unis des questions d'environnement. Cette définition élargie a été confirmée en 1995 par la Cour suprême.

Mais dans une proposition publiée mercredi, le ministère suggère de modifier cette définition pour la cantonner au seul fait de tuer ou blesser intentionnellement un animal, sans tenir compte de la dégradation ou de la destruction de son habitat naturel.

"Nous sommes prêts à engager des poursuites"

Cette proposition a été contestée par l'association écologiste Earthjustice, qui a fait valoir qu'un propriétaire qui viderait une mare sur son terrain ne pourrait plus être poursuivi pour la mort de poissons appartenant à une espèce protégée.

"Cette proposition permettrait aux industries forestière, pétrolière et minière ainsi qu'à l'État ou aux particuliers, de détruire l'habitat d'espèces protégées, même si les dégâts font du mal à ces espèces", a dénoncé l'association dans un communiqué.

"L'administration Trump tente de réécrire la biologie fondamentale", selon Earthjustice. "Comme chacun de nous, les espèces en danger ont besoin d'un endroit sûr pour vivre".

Les citoyens ont un délai de 30 jours pour soumettre leurs commentaires avant que la proposition ne soit finalisée.

"Nous sommes prêts à engager des poursuites pour faire en sorte que l'Amérique n'abandonne pas sa faune en danger", a prévenu Earthjustice.

Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, Donald Trump a rompu avec la politique de son prédécesseur en matière d'environnement, disant ainsi vouloir redémarrer un projet d'oléoduc entre le Canada et les États-Unis. La semaine dernière, il a signé des décrets destinés à "doper" l'extraction de charbon.

I.H avec AFP